Au cœur de la zone d’orpaillage du village de Goungakono appelée « le site chinois », les populations ont déploré, courant jeudi 22 avril dernier, la mort tragique de douze (12) personnes dont des femmes et des enfants. Il s’agit des jeunes dames et hommes partis pour chercher de l’or dans des anciens sites chinois laissés à ciel ouvert et abandonnés par des Chinois.
La nouvelle tombée à failli apporter de la démence à certains villageois de Goungakono. Puisque cinq (5) parmi les 12 morts sont tous d’une même famille. Goungakono est un village situé à 18 km de Falea, dans le cercle Kéniéba, région de Kayes. Toutes à jeun dans ce mois de carême, elles étaient parties pour tenter leur chance en cette veille de la fêté de Ramadan qui, dans quelques jours, sera célébrée partout au Mali. Mais hélas ! Seulement trois (3) parmi les 15 personnes descendues dans les anciens sites chinois ont pu avoir la chance de sortir de ces espaces profondément creusés par des machines chinoises, avant d’être abandonnés à ciel ouvert pour quiconque. D’une source sûre, toutes les 15 personnes ont quitté leur famille courant le matin. « Elles avaient toutes jeûné. Les 15 victimes ont quitté leur famille pour chercher de l’or à vendre en cette veille de la fête de Ramadan. Elles ont toutes travaillé jusqu’aux environs de 14 heures à 15h heures, où elles ont voulu se reposer à l’intérieur desdits sites chinois. C’est au cours de ce repos que le drame s’est produit », détaille une source locale. Le malheur des orpailleurs du jour a été le fait qu’ils ont voulu se reposer. Alors qu’ils étaient encore sous une terre quasiment fragile à cause des machines et des produits utilisés lors de l’exploitation chinoise, le site s’est effondré sur les 15 villageois. « Parmi les victimes figure une femme qui, après avoir allaité son enfant, s’était mise à dormir sous la terre. Il y avait une autre femme qui allaitait son enfant à l’intérieur du même site. En plein allaitement de son enfant, cette dernière était assise à l’intérieur avec son petit frère. Le site s’est effondré pendant que toutes les 5 personnes issues d’une même famille se trouvaient à l’intérieur », déplore la même source. C’est ainsi que les deux femmes en plus de leur deux (2) enfants et le jeune frère à une d’entre elles sont tous morts sur le champ, indique-t-on. Outre ces cinq (5) morts d’une même famille, 7 autres personnes ont également trouvé la mort au cours de ce drame. Ce qui complète le nombre de morts à 12 personnes. « Goungakono est un village qui n’est pas aussi gros que ça. L’annonce de l’évènement a rendu les habitants tristes, surtout que 5 morts ont été enregistrés dans une seule famille parlant la langue peulh », confie la source qui précise : « Les Chinois ont des machines qui creusent ces sites (puits) jusqu’à une certaine profondeur leur permettant d’obtenir de l’or. Ils les laissent partir une fois finir avec lesdits sites. Les habitants cherchant de l’argent se rendent alors, de temps en temps, à ces sites pour chercher de l’or ». Parmi les victimes figurent trois (3) blessés graves, ajoute une autre source. Cependant, il sied de rappeler que ce village n’est pas la seule localité où les sites d’orpaillages sont laissés à ciel ouvert par des exploitants d’or détruisant tout l’environnement des zones touchées. Une situation qui amène les uns et les autres à se demander si les autorités locales (maires et chefs coutumiers) ; les sous-préfets et préfets des différentes zones, passant par des Gouverneurs et même les départements ministériels du secteur en font de cette situation leur problème. Doit-on ainsi dire que l’État malien n’a aucune politique de protection ou de promotion des terres usées après ces exploitations parfois illégales ? En tout état de cause, la récurrence des faits dramatiques liés à ce fléau fait montre de l’incapacité des autorités à juguler le phénomène.
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS
