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Gestion durable des forêts : LES COLLECTIVITES TERRITORIALES AU CŒUR DU DISPOSITIF

La décentralisation constitue un terreau favorable à la bonne gouvernance forestière.

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Les ressources naturelles représentent la principale potentialité économique du Mali. Elles sont constituées des forêts, de la faune, des terres, des pâturages, des plans d’eau, des ressources halieutiques et minières. La flore malienne présente une grande variété d’espèces. La faune est caractérisée par la diversité des espèces et le nombre réduit des effectifs. Depuis les années 1970 et l’instauration d’un climat plus aride, les écosystèmes se sont fragilisés entraînant la progression de la désertification, surtout dans les régions du nord. La dégradation des ressources naturelles se caractérise par une réduction du potentiel de production agricole et une forte pression sur les ressources forestières. La désertification provoque l’ensablement du fleuve Niger, des zones agricoles de sa vallée, des agglomérations et des axes de communication. Le domaine forestier couvrait 100 millions d’ha. Mais seulement 21 millions d’ha, soit 17% du territoire national ont une réelle production forestière. Le bois énergie est la principale source d’énergie domestique. Il contribue à plus de 90% dans le bilan énergétique national. Selon les estimations, les prélèvements annuels correspondent à un déboisement de près de 500 000 ha. Moins des 10% de ce bois exploité proviennent des plantations contrôlées par les services forestiers. Un véritable secteur économique s’est constitué en professionnalisant les activités d’exploitation, de transport et du commerce du bois énergie. Les zone d’approvisionnement des centres urbains s’étendent jusqu’au delà de 200 km autour de Bamako et 150 km autour de Ségou. L’élevage est l’activité la plus importante après l’agriculture. Avec un cheptel estimé à 6, 4 millions de bovins, 16 millions de d’ovins et caprins, le besoin en fourrage dépasse la capacité des zones écologiques. Ce surpâturage provoque une diminution des couvertures végétales naturelles. Il favorise l’érosion et la dégradation des sols. Cette situation est amplifiée par les feux de brousse. Selon les statistiques, la superficie brûlée chaque année s’élèverait à plus de 9 millions d’ha, soit 7, 4% de la superficie de notre pays. L’absence de contrôles efficace sur la chasse, la consommation et la vente du produit font que toute la grande faune a pratiquement disparu au Mali. L’immense majorité des aires protégées ont été classées pendant la période coloniale. Depuis l’indépendance, presque rien n’a été fait dans ce domaine. Les aires protégées sont en état de dégradation avancée dans toutes les régions du pays. Si des actions vigoureuses ne sont pas entreprises dès maintenant, l’essentiel des espèces fauniques pourrait disparaître avant l’an 2020, en raison de la dégradation de leur habitat, de l’envahissement par le bétail et des prélèvements illicites et abusifs. L’explosion démographique, l’éclatement de la cellule familiale, la baisse de la fertilité des sols ont entraîné l’accroissement des superficies emblavées au détriment des forêts, et ont raccourci la durée de la jachère. La croissance des besoins énergétiques à cause de l’industrialisation et le développement de l’artisanat a accéléré le processus de la déforestation. Les phénomènes de la désertification, du changement climatique, du déséquilibre écologique, de la perte de la biodiversité ont entamé le couvert végétal au point que les actions ponctuelles, isolées et discontinuestelles que nous le voyons aujourd’hui ne suffisent plus. La mission du service forestier consiste principalement à asseoir des modes de gestion durable des ressources naturelles, former les acteurs à l’utilisation de ces modes de gestion et surveiller si l’ensemble des utilisateurs se conforment aux normes de gestion. Ce service figure parmi les plus démunis des services publics du pays. Il manque de moyens financiers, humains et logistiques pour mettre en œuvre la politique forestière nationale telle qu’elle a été définie depuis 1995. La décentralisation constitue un terreau favorable à la bonne gouvernance forestière. La coexistence d’une multitude de règles relevant de légitimités différentes (coutumière, projets, politiques étatiques) qui jouent plus ou moins un rôle important dans la gestion des ressources, contribue à créer une confusion et une incertitude sur les droits des uns et des autres. Le principal défi pour la gestion durable des ressources forestières est de sortir du fossé entre légalité, légitimité et pratiques. La loi 95-034 du 12 avril 1995 portant code des collectivités territoriales en République du Mali précise les compétences des collectivités, qui se repartissent en compétences générales et en compétences spécifiques. Le code reprend la composition, le mode d’acquisition et de gestion du domaine des collectivités. Elle responsabilise également les collectivités en matière de protection de l’environnement et de gestion des ressources naturelles par l’organisation des activités agro-sylvo-pastorales. De la synthèse de l’ensemble des bonnes pratiques, une étude en gouvernance locale et gestion durable des forêts au Mali a retenu comme force, la pertinence de l’approche, équipement/vivres contre travail (HIMO). L’approche contractuelle, qui garantit à la fois une exploitation rentable et durable, le renouvellement des massifs forestiers, l’amélioration des revenus des acteurs locaux, les formations opérationnelles adaptées aux besoins de ceux-ci. En fin la recherche/action participative, une organisation générale, le partenariat efficace dont la clef de voûte est la maîtrise d’ouvrage par les collectivités décentralisées. Les faiblesses identifiées par l’étude portent sur le manque de vision partagée (insuffisance de communication), sur le statut et le fonctionnement des organisations des exploitants, le manque d’un système de suivi-évaluation efficace des acteurs, l’insuffisance du contrôle forestier et l’absence de capitalisation participative. L’opérationnalisation du transfert de la gestion des ressources naturelles aux collectivités territoriales a besoin d’une stratégie adaptée et pragmatique. Celle-ci doit prendre en compte les conventions locales comme outils dans le dispositif de mise en œuvre du transfert, à l’instar des plans et schémas d’aménagement et des cartographies des ressources.

C. A. DIA

Source : L’ Essor

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