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Gestion douteuse des affaires, entrave à la liberté syndicale, sanctions disciplinaires injustifiées… Le Commissaire principal de police, Mamadou Mounkoro en charge du Commissariat de Kalabancoro sur la sellette

Le Commissariat de police de Kalabancoro vit dans une dans véritable zone de turbulence, depuis que le patron, le commissaire principal de police Mamadou Mounkoro, est engagé dans un bras de fer avec le bureau syndical. Ce dernier accuse le commissaire d’avoir procédé à la remise en liberté des éléments d’une bande de quatre bandits de grand chemin spécialisés dans le vol à main armée, recel… moyennant une forte somme d’argent, en plus de s’être opposé à la liberté syndicale au niveau dudit commissariat.

Informé de la situation, le Syndicat national de la police (Synapol) a saisi l’Inspection des services de Sécurité et de la Protection civile à travers une correspondance dont nous avons pu obtenir une copie.

Dans la correspondance, le syndicat rappelle les faits. A l’en croire, les éléments du commissariat de Kalabancoro ont été stupéfaits de constater que les auteurs de cas de vol perpétrés en association de malfaiteurs évoluant à Niamana, ont bénéficié, hors de toute législation malienne, des privilèges du Commissaire principal de police Mamadou Mounkoro.

Et de poursuivre que l’illustration parfaite de cette situation s’est déroulée le 17 avril 2018, suite à une clameur publique qui a alerté les éléments du Poste de police de Niamana, notamment le Sergent-chef de police Moussa Maïga et le Sergent de police Abdramane Bagayoko. “Arrivés sur les lieux, ces éléments ont extirpé des mains de la population trois individus suspectés d’être les auteurs de plusieurs cas de vol à main armée. Dans la foulée, les suspects ont été conduits au Commissariat de Kalabancoro”, peut-on lire dans la correspondance.

Et d’ajouter que quelques jours plus tard, un individu s’est présenté au Poste de police pour informer le Sergent de police Abdramane Bagayoko de la présence d’une moto Djakarta suspecte chez Kassim Traoré, réputé pour des cas de vol à main armée, recel et autres délits. Immédiatement, précise la correspondance, une équipe du Poste de police a fait une descente. Lors de cette opération, Kassim Traoré a été arrêté et l’engin en question a été saisi.

Libération des malfrats moyennant le paiement d’une forte d’argent

“De retour au poste, le nommé Kassim Traoré alias Ladry, chauffeur et chef d’escale du Poste de contrôle de Yirimadjo, a reconnu sans ambages avoir recelé l’engin concerné des mains des trois malfrats. Par les soins des éléments du Poste, la Brigade de recherche a été saisie et Ladry a été conduit au Commissariat de police de Kalabancoro, ce malgré toutes les avances faites par celui-ci”, mentionne la correspondance.

Et de déplorer la libération de Kassim Traoré et toute sa bande, seulement trois jours plus tard. Selon le document, cette libération injustifiée a bien évidement irrité la population qui avait même tenté de mettre à sac le Poste de police de Niamana. Le pire a été évité grâce à l’implication des sages du quartier. Le syndicat est formel : “La bande a été libérée moyennant une forte somme d’argent que nous nous gardons le droit de dévoiler pour l’instant”.

Ainsi, souligne la correspondance, lors de réunion mensuelle du mois de juin 2018 dans l’enceinte du Commissariat de Kalabancoro, le Sergent de police Abdramane Bagayoko a décrié la gestion douteuse de cette affaire par le Commissaire Mounkoro. Car, selon lui, il a risqué sa vie en procédant à l’arrestation de cette bande. Pour le syndicat, quelques jours plus tard, les éléments de la même association de malfrats libérés par le Commissaire Mounkoro ont été appréhendés par la Brigade des Stupéfiants et déférés au Parquet du Tribunal de grande instance pour infraction à la législation sur les stupéfiants, vols, détention d’arme de guerre.

A la lecture de la correspondance, depuis ces différentes dénonciations, le Sergent de police Abdramane Bagayoko fait l’objet d’une véritable chasse aux sorcières orchestré par le Commissaire Mounkoro. Ainsi, il est devenu pour le commissaire la cible à abattre. Le document rappelle qu’aux yeux des textes autorisant la liberté syndicale, le Sergent de police Bagayoko n’est autre que le secrétaire général par intérim du bureau Synapol du Commissariat de police de Kalabancoro.

Sanctions disciplinaires en violation du Décret 10-395 portant Code de déontologie de la Police nationale

Dans ce cadre, rappelle la lettre, le 21 juin 2018, le secrétaire général du Syndicat a été sollicité par ses militants au Commissariat afin de venir s’entretenir avec eux autour de certaines de leurs préoccupations.

“Contre toute attente, le Commissaire principal de police Mamadou Mounkoro n’a daigné se soucier de la souffrance des éléments et a largement outrepassé le champ de son autorité en infligeant au sergent Bagayoko une sanction disciplinaire de dix jours d’arrêt de rigueur avec demande d’augmentation, en qualifiant cet entretien avec les militants d’incitation à la révolte”, a précisé le syndicat.

A le croire, cette mesure du commissaire viole les dispositions du Décret 10-395 portant Code de déontologie de la Police nationale qui stipule en son article 19 : “Le syndicaliste ne peut être inquiété pour des propos tenus et des actes posés dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice du droit syndical”.

Pour finir, l’organisation de la police souligne que de telles attitudes venant d’un cadre doivent être sanctionnées afin d’éviter d’éventuels désagréments susceptibles de subvenir. “Il faut signaler que les sous-officiers de police ne sont que des fusibles, le constat est actuellement très alarmant puisque seuls les sous-officiers de police sont ciblés par les sanctions disciplinaires ou pénales. Hélas ! Qu’il y a une impunité totale dans le rang des autres corps de la hiérarchie policière”, déplore le Synapol.

Les prochains jours nous édifieront sur l’issue de ce bras de fer entre le Commissaire Mounkoro et le bureau syndicat syndical du Commissaire de police de Kalabancoro, surtout que les syndicalistes affirment détenir des preuves de la gestion sulfureuse du Commissaire de certaines affaires, en l’occurrence le cas du braquage de la Pharmacie de Kanadjiguila…Affaire à suivre !

                    La Rédaction

Source: Aujourd’hui-Mali

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