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GABON : Que veut la France ?

En 2010, lors des élections ivoiriennes, la France et Jean Ping alors président de la Commission de l’Union africaine s’étaient catégoriquement opposés à la demande de recomptage des voix, formulée par Laurent Gbagbo au lendemain de la proclamation des résultats de la présidentielle. En dépit de l’inexistence de la procédure de recomptage des voix bureau par bureau dans la Loi gabonaise, la France, Jean Ping et ses soutiens veulent tordre la main à la Cenap de recompter les voix de la présidentielle du 26 août« bureau par bureau ». L’Union Africaine n’entend pas de cette oreille.

jean ping opposant ali bongo ondimba president gabonais

L’élection présidentielle du Gabon s’est tenue le 26 août. Les résultats proclamés par la Commission électorale nationale permanente (Cenap) fait du président sortant, Ali Bongo Ondimba, vainqueur avec 49, 80 % contre 48, 23 % à Jean Ping, son principale challenger. Le taux de participation s’élève à 59,46 %.

Les heures qui ont suivi la proclamation des résultats, des manifestations auxquelles des assaillants se sont infiltrés, se sont attaqués aux symboles et biens de l’Etat et à des biens des particuliers occasionnant d’importants dégâts matériels et des morts d’hommes.

Le lendemain de la proclamation des résultats, la France se conformant aux souhaits des observateurs de l’Union européenne (UE) demande que les « résultats soient affichés bureau de vote par bureau de vote ».Exactement, ce que souhaite Jean Ping qui dit ne pas aller devant la Cour constitutionnelle.

Le ministre gabonais de la Communication porte-parole du gouvernement, Alain Claude Bilié Nzé, a souligné que la procédure souhaitée par Jean Ping et ses défenseurs ne sont pas prévus ni dans la Constitution, ni dans la loi électorale gabonaise. Et de préciser « qu’en cas de contestation des résultats, les candidats peuvent faire un recours devant la Cour constitutionnelle comme c’est le cas dans tous les pays francophones d’Afrique ».

Jean Ping refuse et engage un bras de fer avec les Institutions de son pays.

Dans cette mouvance, Jean-Marc Ayrault, le chef de la diplomatie française revient à la charge et demande le recomptage des voix « bureau par bureau ». Pendant ce moment, certaines chaînes étrangères acquises à la cause du candidat Jean Ping profitent de ce moment de trouble pour donner plus de « visibilité » à la descente policière dans le QG de Jean Ping qu’à l’incendie de l’Assemblée nationale. Une insulte à la démocratie.

Ainsi la France viole ses propres leçons à savoir  que le jeu démocratique veut qu’on respecte les résultats issus des urnes. Que veut la France ? Que cache la démission du ministre de la Justice, et du chef d’Etat major général des Armées ?

D’aucuns diront que la France ne peut pas être indifférente à la situation au Gabon, « parce qu’elle a beaucoup de liens avec ce pays, y compris plus de 10 000 de ses ressortissants au Gabon du fait d’accords de coopération, et par le fait que le Gabon fait partie de la zone franc ».Secundo, historiquement la France a beaucoup d’intérêts économiques au Gabon, à commencer par les intérêts pétroliers. Mais la situation aurait changé. « Total ce n’est pas Elf, Total n’a pas de gros intérêts au Gabon alors que Elf en avait », disait un spécialiste dit de l’Afrique. D’autres intérêts français sembleraient être menacés avec ABO. En un mot, la France sous aucun prétexte ne veut voir ses intérêts s’envoler. C’est pourquoi ; elle tient le Gabon à l’œil comme du lait sur le feu.

Le niet de l’UA

Justement c’est cette volonté de diversifier les partenaires du Gabon par ABO qu’un froid s’est installé entre Hollande et Ali Bongo. Et, depuis un bon moment, les relations entre la France et le Gabon ne sont pas au beau fixe. Ali semble être une épine dans le pied des autorités françaises qui profite de sa position a trimballé Bruxelles à sa cause et a voulu faire autant avec l’Onu. Heureusement que le secrétaire général de l’Onu Ban Ki moon dans un communiqué a appelé les Gabonais a cessé toutes violences et a privilège le strict respect des procédures légales et constitutionnelles ». La sortie de Ban Ki moon n’a pas été du gout des français qui a amené le Conseil de sécurité à faire une déclaration dans le sens voulu. Oh la France. Comme elle l’a fait avec le Tchad, la Cote d’Ivoire, le Mali et bien d’autres, le comportement de la France au Gabon confirme davantage les propos de De gaulle quand il disait que « la France n’a pas d’amis mais des intérêts ». Au nom de quels intérêts, la France veut entretenir le chaos au Gabon ?

Cette position extrême du pays colonisateur qui a clairement emprunté la voie de la partialité en allant dans le sens de Jean Ping n’est pas du gout de l’Union africaine. L’UA a choisi celle de la légalité. Le président en exercice de l’UA, Idriss Deby Itno, a purement et simplement demandé aux protagonistes de « privilégier le dialogue et la concertation dans le strict respect des procédures légales et constitutionnelles ». Le président Deby a aussi proposé la médiation de l’Union africaine et appelé les candidats à recourir aux « instruments pertinents de l’UA, pour trouver une solution à la crise née du contentieux électoral ».

Beaucoup d’observateurs se posent d’ailleurs la question de savoir pourquoi La France veut aujourd’hui tant à Ali Bongo et au Gabon ?

Amadou Sidibé

 

Source: lesechos

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