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Front social: l’impératif de la décrispation

Depuis la réélection du président de la république, Ibrahim Boubacar KEÏTA, en août dernier, la cohésion nationale semble ébranlée comme témoigne la crise post-électorale qui semble être évitée de justesse. Sur le front social, la quiétude n’est pas également au rendez-vous avec plusieurs syndicats qui sont sur pied de guerre dans plusieurs secteurs d’activités.

Face à cette situation, sans précédent, il est plus que jamais nécessaire pour les plus hautes autorités du pays de redynamiser le dialogue social ou, en tout cas, de trouver de nouveaux mécanismes de préventions des crises sociales qui fragilisent la quiétude nationale. Aussi, il revient aux syndicats de faire preuve de responsabilité et surtout de bons sens pour ne pas en rajouter à la situation déjà précaire sur le plan sécuritaire.
Quoi de mieux qu’un cadre de dialogue fécond, pour permettre à notre pays de retrouver une certaine stabilité sociale avec un accord de paix déjà difficile à mettre en œuvre, une insécurité grandissante avec des syndicats qui semblent monter les enchères ?
Aujourd’hui, il n’est de secret pour personne dans notre pays que le front social est caractérisé par une certaine ébullition, avec la magistrature qui observe une grève illimitée depuis plus de deux mois. À la suite de la magistrature, beaucoup d’autres syndicats, environ 16 selon certaines sources, ont déjà déposé un préavis de grève sur la table du gouvernement pour défendre des intérêts de leurs adhérents. Ces préavis de grève viennent essentiellement de la santé, de l’éducation de base, de l’enseignement supérieur, des transports, de l’administration pénitentiaire, etc.
Les différents syndicats de ces secteurs ont, pour la plupart, déposé des préavis de grève pour croiser le fer avec le gouvernement.
Certes, la grève est un droit constitutionnel, mais son caractère intempestif, comme il nous a été donné de constater avec certains syndicats de la place, pose des interrogations sur les motivations réelles de certains leaders syndicaux qui tranchent avec la responsabilité en temps de crise.
Visiblement, les syndicats pour la plupart semblent passer à la vitesse supérieure pour faire aboutir leurs revendications.
De nos jours, pour un oui ou un non, le syndicat est capable d’aller en grève, comme c’est le cas actuellement avec la grève illimitée de la magistrature.
Sans nous ériger en donneur de leçon à des organisations qui ne demandent que l’amélioration des conditions de travail et de vie de leurs militants, nous estimons que les syndicats qui sont aujourd’hui sur le pied de guerre doivent faire preuve de responsabilité et de patriotisme. Car la crise est toujours là, et le pays traverse l’un des moments les plus difficiles de son existence. Dans le contexte actuel, l’établissement d’un cadre, de dialogue en bonne intelligence, entre le gouvernement, les syndicats et le patronat peut nous permettre d’éviter certaines querelles inutiles qui, à la longue, risquent de nous conduire dans une impasse. De même, le gouvernement, de son côté, doit faire plus preuve de pragmatisme et d’imagination pour anticiper certaines situations bien perceptibles. Pour ce faire, l’exécutif doit initier des forums avec les différents partenaires, voire tenir aujourd’hui les états généraux de la fonction publique, à l’image du Burkina Faso, pour aplanir les divergences.
Faute de quoi, il serait difficile de voir le bout du tunnel si les syndicats ne mettre pas un peu d’eau dans leur vin.

Par Abdoulaye OUATTARA

Info-matin

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