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France : un mort dans l’incendie d’un foyer de migrants en région parisienne

Un immigré malien est décédé après s’être défenestré pour échapper à l’incendie qui s’était déclaré dans un foyer de travailleurs migrants à Boulogne-Billancourt, en banlieue parisienne. Selon les résidents, en colère, ce n’est pas un accident.foyer-immigre-migrant

Un homme est mort après s’être défenestré lors d’un incendie dans un foyer de travailleurs immigrés à Boulogne-Billancourt, en région parisienne, dans la nuit du 15 au 16 décembre. La police privilégie la piste criminelle et selon le ministère de l’Intérieur, il a été causé par un “probable règlement de comptes”. Le parquet de Nanterre a ouvert une enquête.

La victime est un Malien, selon le président du comité des résidents Bakary Cissokho, interrogé par France 24. “Il était âgé d’une quarantaine d’années et était arrivé dans le foyer il y a environ quatre ans. Il a sauté du troisième étage de l’immeuble côté cour”, continue-t-il. “Le feu s’est déclaré vers 3 heures du matin au rez-de-chaussée près du bureau du gérant. La police est arrivé en 20 minutes, mais les pompiers ont tardé”, se désole-t-il. Tous les autres occupants de ce foyer de 328 places ont pu s’échapper par les escaliers de secours.

Quatorze personnes sont actuellement blessées, selon des sources policières. Les résidents les plus grièvement touchés ont été transportés dans les hôpitaux Georges-Pompidou à Paris et Ambroise-Paré à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine. Le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, a exprimé dans un tweet sa “solidarité avec les victimes de l’incendie du foyer” ajoutant que “toute la lumière sera faite”. Le Parti socialiste, de son côté, a dénoncé “ces actes [d’origine criminelle] où l’ignominie le dispute à la lâcheté”.

Le foyer existe à Boulogne depuis de nombreuses années, “depuis le mois de septembre 1974”, précise Sow Bamody, un Sénégalais qui y réside depuis l’ouverture. “Je connais presque tout le monde, je travaillais aux usines Renault [à Billancourt] avant. Ici, il y a une majorité de Sénégalais et de Maliens, mais aussi beaucoup de Mauritaniens, de Marocains et d’Algériens”. Sow Bamody précise que seul le hall d’accueil a été touché par les flammes, les logements sont, a priori, épargnés.

Selon Bakary Cissokho, Sow Bamody et de nombreux membres du foyer assis autour d’eux, l’origine criminelle du drame ne fait aucun doute. “Cela fait des mois que l’on demande que l’entrée soit sécurisée”. Leur requête est restée lettre morte. Le gestionnaire du foyer, l’association Coallia, spécialisée dans l’habitat social, ne leur répond pas, explique-t-il. “Nous sommes en grève contre Coallia depuis 7 mois, nous refusons de payer notre redevance [forme de charges pour participer aux frais d’entretien et de maintenance du foyer]. Depuis qu’ils ont repris la gestion des lieux, c’est la catastrophe”.

Il est vrai que le foyer est dans un état de délabrement avancé. Au rez-de-chaussée de l’immeuble de 6 étages, la saleté est partout, l’odeur d’urine assez forte près des sanitaires. L’ascenseur ne marche pas, l’électricité ne fonctionne pas, et “il n’y a même pas d’eau chaude alors que nous sommes en plein hiver”, se plaint un résident. Bakary Cissokho demande le départ du gérant de l’association qu’il juge “incompétent”. Coallia, jointe par France 24, a tenu à apporter “tout son soutien à la famille de la victime”. Elle nie en revanche tout désengagement de sa part dans l’entretien des lieux et assure que l’incendie “n’a rien à voir avec la maintenance du foyer”.

Un argumentaire qui ne semble convaincre personne. Dans le voisinage, on constate aussi l’insalubrité du foyer qui détonne avec les nouveaux immeubles flambant neuf alentour. “Il n’y a aucun problème entre les habitants du quartier et les résidents”, confie Julien, qui habite l’immeuble juste en face. “Mais je vois souvent des rats quand je passe aux abords du centre. Je ne suis jamais entré à l’intérieur mais des amis m’ont dit que c’était vraiment problématique”. Selon un autre habitant, croisé dans la rue, à quelques mètres du centre, “des rixes ont parfois lieu le soir entre les résidents. Ça ne m’étonnerait pas que l’un d’eux ait pu allumer la mèche”. Le maire de Boulogne, Pierre-Christophe Baguet, a réclamé, dans un communiqué, la fermeture immédiate du foyer.

source:France24

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