En prélude au Forum Mondial de l’Eau-Dakar 2022, prévu du 21 au 26 mars 2022, sur le thème : « Les eaux souterraines, rendre visible, l’invisible », les acteurs intervenants dans le secteur eau, hygiène et assainissement ont animé une conférence de presse, ce mercredi 16 mars, sur les enjeux de cette rencontre.
Les conférenciers étaient, entre autres, le Directeur national de l’Hydraulique, Djoouro BOCOUM ; le représentant de WaterAid, Alassane MAIGA ; le président de la Coalition Nationale- Campagne Internationale pour l’Eau Potable et Assainissement (CN-CIEPA/ Wash) Dounatié DAO.
Les « Eaux souterraines : rendre visible l’invisible » est le thème du forum mondial de l’eau, de cette année, prévu à Dakar, la 1ere ville au sud du Sahara, à abriter cette rencontre internationale.
Le Mali, selon le directeur de l’hydraulique, est à l’honneur de cette rencontre, à travers ‘’la journée du Mali’’. Cette tribune aura l’avantage, selon M. BOCOUM, d’attirer les investisseurs sur le secteur de l’eau au Mali.
« Le Mali sera au rendez-vous à travers une dizaine de sessions climatiques au cours desquelles, l’expérience malienne sera partagée au reste des participants, car dans le domaine de la gestion de l’eau, le pays est considéré comme un modèle. Nous avons une expérience à partager, mais nous allons apprendre aussi avec les autres », a indiqué Djoouro BOCOUM, en arguant que le secteur de l’eau au Mali a réalisé des progrès malgré la situation sociopolitique difficile depuis quelques années.
Au cours de ce forum, il est attendu des discussions sur le projet Kabala dont une partie de ce vaste chantier a été réceptionnée. Sa finalisation définitive pourrait mettre fin, selon les prévisions, au problème d’accès à l’eau potable à Bamako et dans les villes voisines.
Si pour Alassane MAIGA ces efforts sont à saluer et à féliciter, il estime que les défis sont nombreux pour l’atteinte des objectifs fixés d’ici 2030. Il a révélé qu’à ce jour, les résultats d’une récente étude menée sur le secteur montrent que seulement 69% de la population a accès à l’eau. Cette tendance peut être inversée si les autorités augmentaient la part accordée au WASH qui se chiffre à environ 4% du budget national.
Partageant l’inquiétude de M. MAIGA, le directeur BOCOUM s’est dit convaincu que le Mali serait au rendez-vous de 2030 conformément aux Objectifs de développement durable.
À cet effet, le Mali compte sur sa richesse en eaux souterraines en vue de relever le parti, a estimé le directeur de l’Hydraulique. Elles sont déjà, dit-il, la principale source d’approvisionnement en eau du Mali, à l’instar de beaucoup de pays sahéliens.
À part quelques régions, poursuit-il, de nombreuses localités sont approvisionnées en eau grâce aux eaux souterraines comme Sikasso, Tombouctou, Gao, Kidal, etc.
« Il y a 60 000 ouvrages qui alimentent la population malienne », a-t-il affirmé, tout en précisant que le Mali a un potentiel énorme de 7 milliards de m3 avec 66 milliards de m3 renouvelables chaque année.
Mais, prévient-il, le défi reste sa répartition géographique et sa disponibilité dans le temps. Aussi, M. BOCOUM souligne qu’un autre défi est comment protéger ce trésor qui sera au cœur de l’avenir du monde. Il n’a pas manqué de rappeler les menaces auxquelles les eaux souterraines sont exposées.
« Comme pour les eaux de surface, les eaux souterraines sont menacées par l’orpaillage, le dragage. Pour mieux protéger, les eaux souterraines, il faut protéger les eaux de surface », a alerté M. BOCOUM, qui a été contraint d’aborder la situation des cours d’eau du Falémé suite aux questions des journalistes.
En dépit des efforts, l’eau du Falémé est impropre à l’agriculture à certaines périodes de l’année à plus forte raison pour la consommation de la population, a déclaré le conférencier.
« Les forages ont perdu 40% de leur capacité de production. C’est un danger. Il faut anticiper sur l’avenir », a-t-il averti.
En y prenant soin, les eaux souterraines peuvent constituer un tampon contre le changement climatique.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin