Makan Dramé, après avoir entendu parler de l’orpaillage, avait décidé de se lancer dans cette activité pour faire fortune. Il partait chercher l’or sur les sites d’orpaillage pour le revendre ensuite à Bamako. Lorsque qu’il a eu une somme suffisamment importante, il a engagé la main d’œuvre pour creuser des fosses artisanale à Kobadani et Foroko dans la zone de Sélingué. L’homme était bien parti, malheureusement Dieu allait en décider autrement.
M. Dramé est né à Bamako dans un camp militaire. Son père étant au service au nord, il vivait avec sa mère à Bamako jusqu’à sa mort en 1988. Son père l’a laissé avec son oncle parce qu’il fréquentait à l’époque le jardin d’enfants. Après avoir terminé avec ses études à l’université, il a commencé à faire le petit commerce. Le commerce ne marchant pas, il décide de rejoindre son père à Kidal à la demande de celui-ci.
Le père de Makan Dramé après son service militaire menait sa retraite à Kidal. Son père lui a alors trouvé du travail dans le magasin de son ami arabe dans lequel il était le gérant. Ils y ont travaillé jusqu’au 22 mars 2012, date du coup d’Etat du capitaine Amadou Haya Sanogo.
« Lors de ces événements, nous étions discriminés par les groupes armés, MNLA et alliés. Mon père en tant qu’ancien militaire, a été soupçonné par les jihadistes de fournir des informations aux militaires maliens. Nous avons alors quitté la ville pour nous réfugier au Burkina Faso. Mon père et sa nouvelle femme y sont restés, moi je suis retourné à Bamako chez mon oncle », témoigne Makan Dramé.
Après ce retour forcé à Bamako, Makan Dramé s’est lancé dans l’orpaillage. Mais l’aventure a été aussi courte qu’il ne pouvait l’imaginer. Le coup est parti le 11 mai 2013 quand des éléments de la gendarmerie et de la garde nationale ont procédé à une attaque violente contre le site d’orpaillage de Kobadani et de Foroko. Lors de cette attaque, l’une des bennes présentes sur le site en faisant marche arrière sur une fosse, a occasionné son effondrement.
Deux des manœuvres qui étaient dans la fosse ont trouvé la mort. Il s’agit de Madou Tounkara et Lassana Diarra. Leurs corps n’ont jamais été retrouvés. C’est ainsi que les familles des deux victimes se sont mises à menacer M. Dramé de représailles en le considérant comme responsable du drame.
« J’ai été agressé physiquement par certains membres de leurs familles et c’est grâce à l’intervention de la commission chargée de sécurité sur le site appelé (Tomboloma) que je me suis échappé », nous a expliqué Makan Dramé.
Bréhima Sogoba