Vers une brouille entre le Cherif de Nioro et l’imam Dicko?
Depuis hier, lundi 27 juillet 2020 soir, le Mali teint son mini gouvernement de 6 membres sous la houlette du Dr Boubou Cissé, Premier ministre. En attendant le gouvernement d’union nationale comme recommandé par la CEDEAO, le président IBK dit vouloir entamer les discussions avec ce nombre restreint. Le M5-RFP désormais dans une position inconfortable doit se prononcer pour situer l’opinion.
Six ministres du gouvernement Boubou II sont enfin connus après près d’un mois et demi. Démissionné le 11 juin et reconduit le même jour, la crise a mis le président dans une position ne pouvant plus former un gouvernement sans consensus. Au sortir du sommet extraordinaire hier, lundi 27 juillet 2020 dont les recommandations devaient être mises avant le 1er aout, le président a choisi de commencer par le mini gouvernement peut-être pour tester la réactivité du M5-RFP qui demande sa démission. Il s’agit du Ministre de la Défense et des anciens Combattants Ibrahim Dahirou Dembélé, Ministre de la Justice garde des Sceaux Me Kassoum Tapo, Ministre de l’Administration territoriale Boubacar Alpha Bah, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Tiébilé Dramé, Ministre de la Sécurité et de la protection civile Bemba Moussa Keïta et du Ministre de l’Économie et des Finances Abdoulaye Daffé.
Au regard de ce mini gouvernement, IBK non seulement veut tester le M5-RFP, mais surtout veut diviser l’Imam Dicko et le chérif de Nioro qui est plus penché vers des postes ministériels pour ses protégés. Il est clair qu’avec le maintien aujourd’hui de Tiébilé Dramé, et la nomination de Abdoulaye Daffé aux Finances, IBK vient d’allumer un feu entre les deux hommes de Dieu. Déjà, les rumeurs annonçaient le choix de Boubou par le Chérif de Nioro, IBK a finalement opté pour la solution moindre en accordant au Chérif di M’Bouillé ses demandes et tant pis pour Dicko et ses amis du M5-RFP s’ils n’acceptent pas les broutilles.
Pour heure, c’est trop tôt pour parler de division, mais tout porte à croire que le Chérif de Nioro, lutte pour ses proches et non la nation. Et si après mort d’homme, l’on court derrière les postes ministériels c’est vraiment dommage. Le mali ne finira pas de compter ses martyrs avec de telle manière de mener la lutte.
Bourama Kéïta
LE COMBAT