Une nouvelle force d’auto-défense collective de cinq pays du Sahel, qui regroupe la Mauritanie, le Mali, le Burkina, le Niger et Tchad, vient de naître. Alpha Condé y était, à son baptême. Mais à quel titre ? En tant que président en exercice de l’UA ou en tant que Sub-Sahélien, solidaire de la cause ?
Cette force qui est encore embryonnaire a du chemin à parcourir. Il lui faudrait trouver les moyens de sa politique, c’est-à-dire les moyens militaires pour couvrir cinq frontières. Où sera le QG, la base ? Sous quel commandement. Les hommes de troupe seront pris en charge par quels fonds ?
Voilà un tas de casse-tête et ce n’est pas encore fini, mais Idriss Deby a fait une proposition qui soulage : «nous ne demandons pas à nos amis et alliés européens d’envoyer leurs soldats verser leur sang chez nous, nous… » Nous voulons seulement que vous aidiez à bâtir cette force avec une assistance militaire. Bien sûr qu’il ne l’a pas explicitement exprimé comme tel, mais c’était tout comme un sous-entendu éloquent.
Comme on le voit, composer une telle force n’est pas mince affaire. En plus, cette force met hors-jeu l’ECOMOG. Quant aux forces de l’ONU et françaises au Mali, à moins qu’elles ne se fondent dans la Force G-5 et se muer en assistance technique, simplement, il y aura encore risque de télescopage et bavures entre les différents états-majors. On a vu les forces de la coalition en Irak ou en Afghanistan se tirer dessus ou se bombarder par erreur.
On peut, un chouïa, douter que les services spéciaux des pays occidentaux veuillent lâcher le morceau entièrement pour perdre le filon de leurs luttes dans l’ombre contre les djihadistes. Quand on devine ce qui se passe dans l’ombre, il faudrait appréhender un autre télescopage comme dans le cas des otages d’Arlite, les causes fâcheuses de la mort de deux journalistes de RFI.
Si la Guinée doit être engagée dans cette Force, à quel titre que ce soit, il faudrait l’aval de l’Assemblée Nationale. On se demande ce qu’en pensent certains acteurs politiques guinéens en cas de consultation populaire, il y aura des pour et des contre.
Contre la solidarité agissante de pros, qui pensent que si la case du voisin est en feu… et ceux qui sont contre parleront de l’immixtion et le risque d’attirer sur la Guinée les foudres djihadistes. Quelle sera l’attitude finale des autorités guinéennes ? Mais il faut tirer les leçons de l’engagement de la Guinée au Libéria et en Sierra Leone pour ne pas se retrouver sur un strapontin.
Que pense Alpha Condé, le panafricaniste ?
Source :guineenews