Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Forages Mali : 330 forages en 34 ans

L’association alençonnaise qui vise à apporter de l’eau dans les villages maliens vient de terminer une série de forages dans la région de Koulikoro et en programme déjà d’autres « plus technologiques » dans la région de Ségou.

station-pompage-eau-potable-kabala-somagep-usine

Forages Mali est une association d’Alençon née en octobre 1983. « Sur une idée de Pierre Mauger, alors maire d’Alençon, lors d’un déplacement à Koutiala, en 1982, dans le cadre du jumelage », se souvient Claudine Courvasier, la secrétaire de l’association.

Un bureau de professionnels à la retraite

« Le Mali était touché par une importante sécheresse, cette année-là. Pierre Mauger a fait la connaissance d’un prêtre qui s’occupait de forages. La Ville d’Alençon a alors acheté un atelier de forages à destination uniquement des villages ruraux car, à l’époque, le gouvernement malien forait essentiellement dans les grandes villes ce qui générait des déplacements de population vers ces villes et aggravait la situation ».

Trente-quatre ans plus tard, Forages Mali poursuit encore et toujours sa mission. L’association est aujourd’hui présidée par Bruno Charuel et compte une vingtaine de membres bénévoles. Son bureau s’est recentré autour de « retraités qui possèdent une expérience professionnelle » dans les domaines nécessaires au forage. « Ce qui nous permet d’être efficaces », relève le président. L’association est également représentée au Mali par un permanent.

120 donateurs particuliers

Elle finance ses forages grâce à des partenaires « fidèles » dont l’agence de l’eau, la Ville d’Alençon, celle d’Arnage, le Conseil régional des Pays de la Loire, le syndicat d’eau de Caen mais aussi « quelque 120 donateurs particuliers ».

Sur place, Forages Mali travaille avec des prestataires : « des sociétés de forage, d’installation de pompes, d’études hydrogéologiques et des consultants qui assurent le suivi pour permettre aux populations de s’approprier les points d’eau et assurer la maintenance. Des caisses de l’eau sont également constituées sur place grâce à des fonds collectés pour assurer la continuité des points d’eau », souligne Bruno Charuel.

Trois réservoirs d’eau

Depuis 1983, ce sont 330 forages qui ont ainsi été financés sur plusieurs régions au mali. Les derniers ont eu lieu en 2016 dans la région de Koulikoro et viennent d’être réceptionnés. Ce programme de forages dessert 7 000 villageois. Son coût se chiffre à 235 700 €. « Il a été mené en six mois car au Mali, une association offre de la souplesse tant en terme de négociation que d’organisation et de suivi et n’est pas freinée par la lourdeur administrative ».

Forages Mali se penche d’ores et déjà sur de nouveaux forages dans la région de Ségou à destination de treize villages pour un total de 15 000 habitants. Coût total : 300 000 €. « Sur ce projet, nous franchissons une nouvelle étape technologique car nous allons installer des pompes qui vont fonctionner à l’énergie photovoltaïque et trois réservoirs d’eau. L’eau sera distribuée par robinet. Alors que jusqu’à présent, les pompes étaient manuelles », se réjouit Bruno Charuel qui actera ce nouveau programme en novembre pour une réception « au premier trimestre 2018 ».

« Ne pas les condamner à ne plus les assister »
Bruno Charuel se dit « conscient des risques » qu’il encourt à chacun de ses déplacements au Mali. « Mais le pays n’est pas touché de la même manière selon les zones. Celles dans lesquelles nous intervenons ne sont pas complètement à l’abri mais ne sont pas non plus les plus exposées ».
Le président de Forages Mali rappelle « que le terrorisme peut s’exprimer tout autour de nous et pourtant on n’a jamais entendu dire qu’il ne fallait plus aller à Paris ou à Bruxelles ». Il applique donc le même raisonnement pour le Mali.
« On ne peut pas condamner les Maliens à ne plus les assister dans l’attente d’une éventuelle paix ! L’accompagnement de ce pays se fait par des missions militaires mais aussi humanitaires car en les équipant, on veille à assurer la pérennité de l’habitat et du travail dans les villages. Cela évite ainsi la tentation d’émigration. »
Selon Bruno Charuel, « la lutte contre le terrorisme doit aussi passer par l’amélioration des conditions de vie de la population locale ». Il n’entend d’autant pas renoncer à ses missions que « la grande majorité des financeurs nous fait confiance ».

Source: orne-hebdo

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance