Le succès de la première édition du festival de football féminin organisé par la ligue de football du district de Bamako, du 27 décembre 2015 au 2 janvier 2016, a provoqué des réactions favorables dans toutes les régions du pays. En effet, des équipes féminines, jusque-là inconnues du grand public, manifestent leur désir de participer à la prochaine édition de ce festival, tout en regrettant d’avoir raté le rendez-vous de décembre dernier.
Pour en savoir davantage, nous avons approché Papa Seyan Kéita, président de la Commission de football féminin de la ligue de football du district de Bamako et président de la Commission d’organisation du festival de football féminin. Son souhait, c’est de voir briller plus haut et de mille lueurs cette belle flamme allumée en décembre, notamment avec l’appui de la Fédération malienne de football, afin que l’on poursuive cette belle initiative.
Il faut préciser que 12 formations issues des ligues de Bamako, Kayes, Koulikoro, Sikasso et Mopti ont pris part à ce tournoi. Il s’agit des équipes suivantes : les Super Lionnes d’Hamdallaye, l’AS Mandé, le Réal, l’AS Police, l’AS Badema, Super club, les Amazones de la Commune V, Saramaya de Kati, les Tigresses de Bougouni, les Tigresses de Kayes, l’AS Tout Puissant et le FC Badenya de Sévaré.
Il convient de rappeler que ce tournoi de football, dont l’objectif principal est de faire la promotion du football féminin, vise aussi à détecter des jeunes talents pour assurer la relève, en vue de mettre en place une bonne équipe nationale féminine du Mali pour les éliminatoires de la CAN féminine Yaoundé 2016 qui pointe à l’horizon. En effet, bientôt ce sera les éliminatoires de la 12e édition de la Coupe d’Afrique des nations de football féminin dont la phase finale se déroulera du 19 novembre au 3 décembre 2016 à Yaoundé (Cameroun). Absent d’une phase finale de CAN depuis 2010, le Mali compte bien participer à l’édition 2016 de cette compétition. Pour cela, les Aigles Dames croiseront d’abord le fer avec les Lionnes de l’Atlas du Maroc, et en cas de succès, elles seront aux prises avec le Syli national de la Guinée au deuxième tour des éliminatoires.
En vue de ces échéances, notre sélection nationale féminine a livré quelques rencontres amicales contre leurs homologues du Burkina Faso et d’Algérie. Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt car le football féminin du Mali est encore loin de nous faire rêver à l’instar du football masculin.
Construire une bonne sélection après des compétitions de détection de talents
C’est dire que jouer des matches amicaux c’est bien, mais penser d’abord à construire une bonne équipe nationale, c’est encore mieux. Et qu’est-ce qu’il faut faire ? Chacun a ses idées, certes. Mais celle de Papa Seyan qui a déjà la main à la pâte, s’avère raisonnable et réalisable. En effet, pour qu’on ait une bonne équipe nationale, il faut tout simplement une bonne sélection à la base. Pour Papa Seyan Kéita, il est souhaitable de multiplier les compétitions à l’occasion de tournois comme celui du festival de décembre dernier, surtout que des équipes de toutes les régions sont en train de se manifester pour désormais participer à la prochaine édition. C’est pourquoi, révèle-t-il, si la Fémafoot qui a le dernier mot accepte ses propositions, il envisage d’organiser un mini-tournoi de football féminin, dans lequel évolueront des équipes qui ont raté le festival de décembre dernier. Les petites vacances à venir pourront peut-être mises à profit pour cela, en attendant le grand tournoi national qui mettra aux prises des sélections régionales formées à partir de la détection des meilleurs talents de chaque région.
C’est donc tout un programme que Papa Seyan est en train de mijoter au nom de la ligue de Bamako et espère l’engagement de la Fémafoot sans laquelle rien de positif ne pourra se faire dans le domaine du football. «Je ne cherche rien, à part aider le football féminin à se développer. J’aime le sport et j’ai donné toute ma jeunesse au judo. Tant que je pourrai faire quelque chose pour la jeunesse de mon pays, je n’hésiterai pas », a-t-il précisé, avant d’ajouter : « Quelle que soit notre bonne volonté, nous nous en référons toujours à la ligue de Bamako d’abord et à la Fédération ensuite car nous sommes derrière elles ».
Papa Seyan, il faut le rappeler, a été décoré par l’ancien chef d’Etat du Sénégal, Abdoulaye Wade, pour sa participation active au Tournoi international de judo de Saint-Louis initié par feu Mbaye Boye. En effet, à la tête d’une forte délégation, en tant que président de la Fédération malienne de judo, il a contribué à inscrire le nom du Mali sur le tableau d’excellence de cette compétition internationale, par son expertise en matière organisationnelle, mais aussi par les résultats des judokas maliens.
Et qu’on ne lui parle surtout pas de moyens pour réaliser le programme qu’il ambitionne de monter au profit du football féminin. Pour lui, la volonté inébranlable de tous les acteurs constitue l’essentiel et permet de « soulever des montagnes ».
La rédaction
