En conférence de presse le mercredi, 26 décembre dernier à la bourse du travail de Bamako, le secrétaire général de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali ( UNTM), M. Yacouba Katile a pointé du doigt l’injustice sociale qui caractérise la fonction publique de l’État. C’était en présence de plusieurs syndicats et militants.
Pour but d’informer l’opinion nationale et internationale sur les 12 points de revendication de L’UNTM qui ont fait l’objet de dépôt de préavis de grève sur la table du gouvernement, cette conférence de presse a été l’occasion pour Yacouba Katile de dénoncer l’injustice sociale qui caractérise la fonction publique de l’État. En effet, selon le secrétaire général de L’UNTM, la fonction publique de l’État connaît de graves problèmes dans la gestion des fonctionnaires. Selon lui, lesfonctionnaires étatiques, disposant d’un même diplôme et de même catégories, sont différemment traités par le gouvernement malien. Car bien vrai que n’exerçant pas la même activité professionnelle, les fonctionnaires de l’État du Mali, aux dires de M. Katilé, sont différenciés, non pas << pour des raisons de rentabilité, d’apport au développement national, mais seulement sur la base de critères et de motivation subjectives, souvent politique>>. << L‘État s’est arrogé le droit de privilégier les uns au détriment des autres>> s’indigne t-il . Une permanence de l’injustice sociale denonce-t-il,avant d’exiger de l’État, << la disparition définitive des inégalités et des discriminations entre citoyens du même pays>>, et ce, conformément aux Conventions de l’organisation internationale du travail ( OIT) ratifiée par le Mali.
Pour le secrétaire général de L’UNTM, la convention No 100-1951 de l’OIT qui impose une égalité de rémunération des Hommes et des Femmes pour un travail de valeur égale, est ignorée par l’État malien. Pour justifier ses propos, Yacouba Katile a fait cas des grilles indiciaires dans la catégorie A qui sont très différentes, selon lui, malgré que les travailleurs aient les même diplômes et tous engagés dans le service de l’État.
<< Quand certains ont une grille qui plafonne à 920et sont admis à la retraite à 62 ans, d’autres sur la seule volonté de l’État, sans aucun support juridique de Valeur Universelle, du fait des statuts dits particuliers, ont des grilles qui plafonnent à plus de 1.200, et eux sont admis à la retraite à 65 ans>> s’étonne–t-il. Face à cette situationdiscriminatoire, L’UNTM, conformément à la convention No 111-1958 portant << promotion de l’égalité de chances et de traitements en matière d’emploi et de profession>>, revendique, a dit Yacouba Katile, une grille indiciaire unique pour les catégories de même diplôme, de même compétence et aussi un âge de départ à la retraite harmonisé. Pour ce faire, L’UNTM, à travers son secrétaire général, propose un échelonnement des âges de départ à la retraite. Ainsi, précise Yacouba Katile, les détenteurs de DEA et de Doctorat doivent aller à la retraite à l’âge de 65 ans; les détenteurs de Master II à 64 ans; ceux de la licence et Master I à 63 ans ; les B2 à 61 ans; le BI à 60 ans et enfin les C à 58 ans.
Outre cette injustice dans le traitement des fonctionnaires de l’État, le secrétaire général de L’UNTM, a aussi dénoncé une autre discrimination des plus hautes autorités. Il s’agit des compressés des sociétés et entreprises des années 80, 90 jusqu’à ceux des années 2000 dont les droits ne sont pas encore payés en dépit des décisions de justice. L’HUICOMA , l’hôtel Azail de Tombouctou, ITMA, COMATEX, SMECMA, SEPT-SA et SMPC sont ente autres des cas d’injustice cités par le conférencier principal.
S’agissant de l’HUICOMA, Katile a dénoncé la politique de favoritisme de État malien qui aurait payé, selon lui, de primes et indemnités à des groupes de travailleurs de la dite société tout en ignorant ceux-là mêmes qui méritaient cesprivilèges.
C’est donc dans ce contexte d’injustice sociale et dela cherté de vie, que L’UNTM, conformément à son statut de Syndicat du peuple, a décidé, selon son secrétaire général, d’aller en grève d’avertissementde 72 heures à partir du 9 janvier prochain.
Dors-et-déjà, des manœuvres sont entreprises par le gouvernement pour déstabiliser L’UNTM. Peut-on dire qu’on se dirige aussi vers la fracture de L’UNTM après le Haut Conseil Islamique, et tant d’autres regroupements de la société civile malienne? Le temps nous édifiera plus.
Boubacar Kanoute.
Source: figaromali