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Focus : Le nord est-il (encore) une priorité ?

Un dicton de chez nous : « On est jamais plus humilié que lorsqu’on parle ». Ceci semble traduire aujourd’hui toute la gêne (honte ?) de Ibrahim Boubacar Keïta, concernant le nord du Mali. Un nord de plus en plus occupé par des bandes armées et qui échappe au contrôle des autorités maliennes. L’occupation s’étend même sur une bonne partie de la région de Mopti, où les bandits armés semblent en terrain conquis. Le tout se déroule sous le mandat de Ibrahim Boubacar Keïta. Celui-ci avait parlé. Il avait même TROP parlé à propos de la gestion du nord et d’autres sujets de la vie de la nation, alors qu’il n’était pas encore aux affaires. Les Maliens ne sont pas amnésiques. Heureusement. Ils ont encore en mémoire les déclarations du candidat IBK lors de la campagne présidentielle. Les Maliens se souviennent encore de certaines de ses déclarations au sujet de l’accord d’Alger. Il affirme et répète qu’il avait toujours condamné cet accord. Ce qui n’a jamais été le cas. Car, le discours qu’IBK tenait ailleurs, avait une tonalité différente… Bref, IBK est aujourd’hui rattrapé à la fois par l’histoire, sa propre gestion et par certaines de ses déclarations purement populistes sur le nord du Mali. Il est confondu par la triste réalité qui prévaut dans cette partie du territoire national. La réalité ? Tous les acquis (sécuritaires) légués par la transition ont été dilapidés par le pouvoir actuel. Jugez-en !

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Face à l’occupation des régions de Tombouctou, Gao, Kidal et une partie de la région de Mopti, les autorités de la transition, suite aux attaques des localités de Konna (Mopti) et Diabali (Ségou) ont sollicité et obtenu l’intervention des forces françaises, tchadiennes et les forces ouest-africaines pour appuyer l’armée malienne. C’était le début d’une grande opération militaire, déclenchée en janvier 2013 et qui s’est finalement soldée par la libération des régions du nord, occupées par une meute de djihadistes, de narcotrafiquants et de terroristes.

Grâce à un formidable élan de solidarité internationale qui a enregistré l’implication de la Cedeao, dont la présidence était assurée par l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara, le Mali fut sauvé. Après la libération, les autorités de la transition ont poursuivi les actions de sécurisation avec le redéploiement de l’armée et des forces de sécurité dans les garnisons et localités les plus éloignées du pays. Même le cas particulier de Kidal a été géré de main de maître par le président Dioncounda Traoré dans le cadre de l’accord préliminaire de Ouaga. L’armée est revenue à Kidal, le gouvernorat remis aux autorités maliennes, le Gouverneur installé dans ses fonctions ; de même que les chefs des services régionaux. En définitive, le Mali était (ré) devenu UN et unifié. Mais patatras ! Il a fallu le voyage à Kidal du Premier ministre, Moussa Mara, au mois de mai dernier, pour que le septentrion retombe sous le contrôle des groupes armés… Comme quoi, « l’on n’est jamais plus humilié que… ». Le silence devient alors le refuge des autorités maliennes, à commencer par le chef de l’Etat. Et du coup, la gestion du nord ne semble plus être une priorité pour le régime en place.

C. H Sylla

SOURCE: L’Aube  du   28 août 2014.
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