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FMI au Mali : institution monétaire, judiciaire ou politique ?

Lors de sa conférence de presse tenue à Bamako le, , à l’invitation d’une obscure association réactivée pour les besoins de la cause, M. Op de Beke, représentant du FMI au Mali, a indiqué que le gouvernement malien doit encore « publier l’état d’avancement de l’application des sanctions contre les personnes présumées avoir violé les lois ou de ne pas avoir respecté les règles budgétaires ou de passation des marchés ». Au risque de se voir refuser la reprise de l’aide budgétaire. Si personne ne conteste la légitimité du FMI à s’intéresser au respect des règles budgétaires par un Etat à qui il prête des fonds, il est par contre inacceptable de remettre en cause l’indépendance de la justice Malienne.

fmi fonds monetaire international christine lagarde directrice

Les dispositions règlementaires du FMI ne prévoient pas de s’intéresser à d’éventuelles sanctions administratives ou judiciaires 

On peut lire sur le site du FMI son rôle en ces termes : « lorsqu’un pays emprunte auprès du FMI, ses autorités acceptent d’ajuster leurs politiques économiques pour surmonter les problèmes qui les ont conduites à solliciter l’aide financière de la communauté internationale. Les conditions de ces prêts permettent également de veiller à ce que le pays soit en mesure de rembourser le FMI afin de mettre les ressources à la disposition d’autres pays membres qui en ont besoin. » Les approbations ou les revues que le FMI effectue dans les pays aidés s’appuient sur divers engagements de politique économique convenus avec les autorités nationales. Ces engagements peuvent prendre différentes formes : les mesures préalables, les critères de réalisation quantitatifs, les objectifs indicatifs et les repères structurels. Quel est le lien entre ce rôle et l’objectif de résultat qu’est de prendre des sanctions administratives et judiciaires sans attendre que la justice ait fini son travail? Doit-on en déduire que le FMI ne va pas accorder de fonds à la Côte d’Ivoire si Simone Gbagbo n’est pas livrée à la CPI ? Ni au Sénégal tant que le fils Wade ne sera pas définitivement condamné ?

Bizarrement, au Mali, le FMI est en train de glisser vers un rôle politique, dommageable pour son image.   

Le FMI piétine les autorités judicaires maliennes, et la souveraineté du Mali

Le discours du représentant du FMI laissait entendre que finalement, on devait outrepasser la justice malienne, et procéder dans l’immédiat à des sanctions. Sous d’autres cieux, on aurait appelé cela : « atteinte à la souveraineté nationale ». Le Mali doit il accepter cette nouvelle humiliation ? Pourquoi aucune voix ne s’élève t’elle pour dénoncer la mise sous tutelle progressive et oppressante de notre pays ? Où est passée cette société civile autrefois prompte à dénoncer le diktat des institutions internationales ? On assiste là au silence d’une élite malienne en faillite…

Nous pouvons légitimement penser que le FMI va au delà de ses prérogatives au Mali, et commence à migrer vers le militantisme politique. Est-il instrumentalisé ?  Ne va t’il pas se discréditer encore davantage ? L’attitude de Monsieur Op de Beke est d’autant plus surprenante que le 19 novembre, quelques jours après ses déclarations tonitruantes, l’institution sœur qu’est la Banque Mondiale, a annoncé en grande pompe la reprise de l’aide budgétaire, à travers 18 milliards de F CFA de prêt et 13 milliards de subventions (USD). C’est bien la preuve que le Mali n’est pas aussi infréquentable qu’on le dit. Mais aussi que l’alliance inédite entre politiciens aux abois et fonctionnaires internationaux déguisés en proconsuls n’a pas fonctionné.

SOURCE: L’Indicateur du Renouveau  du   20 nov 2014.
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