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Fin de la trêve humanitaire au Yémen, les frappes ont repris

Les raids aériens de la coalition conduite par l’Arabie saoudite contre les miliciens Houthis ont repris lundi à Aden après l’expiration d’une trêve humanitaire de cinq jours.

avion combat bombardement yemen

A Ryad, le ministre yéménite en exil des Affaires étrangères, Reyad Yassine Abdallah, a affirmé que les frappes de la coalition avaient repris parce que les miliciens chiites et leurs alliés n’avaient pas respecté ce cessez-le-feu.

“Le fait est que les rebelles Houthis n’ont pas respecté le cessez-le-feu. Ils ont continué de se battre contre des civils. Nous l’avions déjà dit: s’ils recommençaient, nous recommencerions”, a-t-il dit à Reuters par téléphone.

Il a ajouté que dans la détermination des cibles, le commandement de la coalition épargnerait cependant l’aéroport de Sanaa, la capitale, de même que les installations portuaires d’Aden et de Hodeïda pour laisser l’aide arriver dans le pays.

La coalition, a-t-il cependant ajouté, n’envisage pas de répondre favorablement à l’appel à un nouveau cessez-le-feu lancé par les Nations unies.

Lundi, trois attaques aériennes ont été menées dans la province de Saada, bastion des Houthis dans le nord du pays, selon les médias chiites qui ajoutent que les forces terrestres saoudiennes ont tiré 70 roquettes et des obus en territoire yéménite.

La chaîne de télévision Al Arabiya rapporte que les Saoudiens ont pilonné des positions des Houthis de l’autre côté de la frontière en représailles à des tirs de mortier sur un poste de l’armée royale dans la province saoudienne de Najrane.

Plus tôt dans la journée, des avions avaient tiré sur le palais présidentiel à Aden, tenu par les miliciens chiites. Ils avaient également visé des groupes de combattants dans les faubourgs est et ouest de la grande ville du Sud, ainsi que près de l’aéroport international.

Aucun bilan n’a été fourni.

La trêve humanitaire était entrée en vigueur pour cinq jours mardi soir. L’émissaire de l’Onu pour le Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, avait appelé dimanche la coalition arabe et les belligérants yéménites à la prolonger d’autant.

L’IRAN APPELLE L’ONU À S’IMPLIQUER DAVANTAGE

Conduite par l’Arabie saoudite, la coalition de pays arabes sunnites mène des raids aériens depuis le 26 mars contre les miliciens chiites et les forces fidèles à l’ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh, alliées des Houthis.

Partis de leur bastion dans le nord du Yémen, les Houthis ont pris le contrôle de Sanaa au mois de septembre dernier puis ont accentué leur emprise sur le pays, progressant vers Aden où s’était réfugié le président Abd-Rabbou Mansour Hadi, qui a gagné l’Arabie saoudite au premier jour de l’offensive aérienne de la coalition.

En déplacement lundi en Corée du Sud, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a déclaré que les Etats-Unis étaient favorables à une prolongation de la trêve telle que demandée par l’Onu mais que les Houthis rendaient cette perspective difficile.

“Nous savons que les Houthis ont procédé au déplacement de certains moyens lance-missiles vers la frontière (saoudienne) et, en vertu des règles d’engagement, il a toujours été acquis qu’en cas de mouvements d’un camp ou de l’autre, cela serait considéré comme une violation de l’accord de cessez-le-feu”, a-t-il dit lors d’une conférence de presse à Séoul.

L’Iran a réclamé pour sa part que l’Onu assume un rôle plus actif au Yémen, en établissant notamment une présence au sol qui garantirait la distribution de l’aide humanitaire.

“Nous pensons que l’Onu doit créer une ‘zone protégée’ au Yémen pour prendre en charge l’aide humanitaire”, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, lors d’une conférence de presse télévisée. “Il est temps que l’Onu prenne le contrôle de la situation.”

Deux navires de la marine de guerre iranienne escortent un cargo iranien transportant de l’aide humanitaire qui se dirige vers le port yéménite de Hodeïda, tenu par les Houthis, où il est attendu jeudi prochain, selon l’agence de presse iranienne Tasnim.

L’Arabie saoudite a demandé que ce cargo soit fouillé afin d’éviter la fourniture clandestine d’armes aux insurgés.

D’après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Onu, l’aide livrée au cours des quatre premiers jours de la trêve représente un mois de vivres pour un peu plus de 270.000 personnes.

(Avec Mohammed Ghobari et Mostafa Hashem; Patrick Vignal, Henri-Pierre André et Guy Kerivel pour le service français)

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