C’est sur les berges du Sankarani, un affluent du fleuve Niger, qu’a eu lieu l’ouverture officielle de la 4è édition du Festival international de Sélingué qui s’est déroulé du 1er au 3 mai. La cérémonie était présidée par le sous-préfet de Sélingué, Allaye Cissé, en présence du maire de la commune de Baya, Magatte N’Diaye, de l’ancien Premier ministre Ahmed Mohamed Ag Hamani, parrain de cette édition. Des centaines de festivaliers étaient venus de Bamako, de Côte d’Ivoire et d’ailleurs.

L’administrateur général du festival, Ibrahim Coulibaly, a salué la collaboration entre les organisateurs, les autorités et la population locale pour la bonne tenue de l’événement. Il a dit son ambition d’inscrire le festival parmi les plus grands rendez-vous culturels de notre pays et de la sous-région. Le festival, dira-t-il, doit être un cadre de relance des activités socio-économiques à Sélingué.
Le parrain du festival, Ahmed Mohamed Ag Hamani, a exprimé sa gratitude pour le choix porté sur sa personne et exhorté les jeunes au travail. « J’ai accepté d’accompagner les jeunes pour les inciter à prendre conscience de leur rôle dans le développement. La culture est le socle du développement », a souligné l’ancien chef de gouvernement.
Quant au maire de la commune de Baya, Magatte N’Diaye, il a assuré de son engagement pour la réussite de l’événement. « L’avenir dépend de la jeunesse », a lancé Allaye Cissé, le sous préfet de Sélingué pour qui la culture doit servir à résoudre nos problèmes. Il a souhaité la bienvenue à tous les festivaliers avant de déclarer ouverte la 4è édition du Festival international de Sélingué.
Les concerts et les défilés de mode se sont déroulés sur les berges du fleuve. Il y avait aussi un village artisanal, composé d’une salle de conférence, d’une boîte de nuit et de stands. Les bracelets d’accès étaient vendus à 10.000 Fcfa pour les stands et le concert, 3.000 Fcfa pour la boîte de nuit.
Plusieurs artistes nationaux étaient au rendez-vous. Abdoulaye Diabaté, le groupe Ben Zabo, Bopuye Koïta, Faty Kouyaté, Iba One et Sidiki Diabaté, Mamadou Dembélé, Mylmo ont enflammé les berges avec des prestations de belle facture.
En ce qui concerne les défilés de mode, une dizaine de stylistes ont présenté leurs créations au public. Il s’agit de Mimi Pédro, Farah Fashion (Inde), Afro Fashion (Malawi), Dona Zara (Niger), Tawati, Pagne d’Or et Racky Thiam.
Les amateurs du sport ont été servis avec un espace sportif animé par un concours de bras de fer et une coupe de football.
Placée sous le signe de la réconciliation nationale, cette édition avait comme thème « Culture et réconciliation nationale», développé lors d’une conférence animée par le chef de cabinet du département en charge de la Réconciliation nationale, Attaher Ag Iknane. Les débats animés sur la problématique de la gestion de la crise malienne, étaient modérés par Ahmed Mohamed Ag Hamani. Le ministre de la Réconciliation nationale s’est aussi adressé aux festivaliers dans un discours diffusé par la télévision Africable. Zahabi Ould Sidi Mohamed a invité la jeunesse à s’investir pour un Mali prospère.
Les festivaliers ont pu assister aussi à des conférences-débats sur la jeunesse et la sécurité routière avec le concours de l’Agence nationale pour la sécurité routière (ANASER) et sur l’historique et l’évolution de la musique rap.
Une cinquantaine de stands étaient installés pour permettre aux commerçants, hommes d’affaires et entrepreneurs de faire connaitre et vendre leurs produits. La plupart des stands étaient animés par des Bamakois. Il y avait très peu de produits locaux au village artisanal du festival. Seuls quelques vendeurs de savon et de médicaments traditionnels étaient installés sous un stand. Une vendeuse de brochettes explique que les frais de location des stands étaient trop élevés pour les artisans locaux. « Nous ne pouvons pas vendre dans le stand car le prix est fait pour les Bamakois », a-t-elle glissé en souhaitant que les organisateurs réservent des stands aux locaux avec un prix spécial. Pourtant, les organisateurs assurent que des stands ont été offerts gratuitement dans le cadre de l’implication de la population locale.
Le festival de Sélingué fait désormais partie des plus grands festivals maliens avec un budget de plus de 100 millions de Fcfa. Organisée par l’Association Mali Arts Productions en collaboration avec les autorités politiques, administratives, civiles et la jeunesse de la localité, la manifestation est aussi un centre d’affaires pour les opérateurs économiques, les entrepreneurs et les opérateurs culturels. C’est aussi un espace de communication, de sensibilisation sur des maladies comme Ebola, le Sida, ou sur le respect du Code de la route.
Situé à environ 150 km de Bamako dans la commune de Baya, Sélingué, célèbre pour son barrage hydro-électrique et son lac de retenue, est une zone d’agriculture, d’élevage, de pêche et d’orpaillage traditionnel.
A. SOW

source : L Essor