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Faut-il appliquer la peine de mort au Mali ? : Maitre Mountaga Tall est confus sur le sujet

Fidèle à sa tradition, le Congrès National d’Initiative Démocratique (CNID – Faso Yiriwa Ton) a procédé comme chaque année à la présentation de ses vœux de nouvel an à la presse. C’était à la faveur d’une conférence de presse, le mardi 30 janvier 2019, à la Maison de la presse. Le président du parti, Me Mountaga Tall, avant de se prêter aux questions des journalistes, a clamé comme d’habitude son attachement à la liberté des médias et défendu la dépénalisation des délits de presse. Il dit « avoir bouclé le projet de loi sur la question avant de quitter le gouvernement en 2017, et qu’il ne restait que de le déposer sur la table de l’Assemblée Nationale pour adoption. Il a par ailleurs expliqué aux journalistes que cette dépénalisation n’est pas synonyme d’impunité ou d’irresponsabilité, mais qu’elle pourrait les rendre encore plus responsables dans l’observance des règles éthiques et de la déontologiques de la profession.

Il en a également profité pour aborder avec les confrères les récentes évolutions de la vie de la nation. Et l’ancien ministre d’IBK de noter que l’année 2018 aura été caractérisée par des atteintes graves et inadmissibles aux libertés politiques, avec l’enlèvement de responsables politiques en violation des textes en vigueur. Des rassemblements pacifiques ont été violemment réprimés, a-t-il déploré.Me Mountaga rappelle que «si la démocratie incarne un ensemble de principes qui doivent fonder la gouvernance, seul l’Etat de droit permet d’en apprécier la réalité et l’effectivité ». Et, tout en admettant par ailleurs un besoin réel de réforme administrative avec la régionalisation et la décentralisation, il réprouve la démarche adoptée par le gouvernement de SBM pour y arriver. Selon lui, « débuter le débat sur le découpage territorial par le niveau régional revient à vouloir construire un édifice à plusieurs étages sans soubassement ni rez-de-chaussée. « Fragile, l’ouvrage s’écroulera nécessairement», a martelé le nouvel opposant.

Parlant d’insécurité, il a déploré et condamné les récents assassinats dont celui de l’Imam Abdoul Aziz Yattabaré qui a inspiré à un collectif d’associations de musulmans, avec à leur tête Mahamoud Dicko, un plaidoyer pour l’application de la peine de mort comme moyen de lutter contre la criminalité grandissante à travers le pays. Avocat et issu d’une famille religieuse bien connue à Ségou, Maitre Tall s’est montré plus perplexe sur la question qu’il ne l’était jadis avec la légalisation du mariage religieux.

Il a toutefois laissé entendre que « les prescriptions coraniques s’appliquent aux musulmans y compris la peine de mort. Et le Mali étant un pays à 95% musulman, le principe serait l’application d’une loi présente dans l’ordonnancement juridique malien. Mais seulement, le président a le pouvoir de remplacer la peine de la mort par la détention à perpétuité, a-t-il relevé. Et aux yeux de l’illustre avocat, le Mali devrait continuer à laisser le président de la République de décider de son libre arbitre.

 

Amidou Keita

 

Source:  Le Témoin

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