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Falsification alimentaire : Quand la consommation des produits de Azar Libre Service (ALS) devient risquée

Se nourrir devient dangereux. Si manger est agréable et essentiel à notre survie et notre santé, il n’est pas inutile de s’inquiéter et de se poser quelques questions quant au mode de production, de distribution et de consommation alimentaire des produits de la société Azar Libre Service (ALS), et à leurs conséquences pour notre santé et notre environnement.

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Si les inquiétudes sur le plan alimentaire des produits de Azar Libre Service sont nombreuses et de plusieurs ordres, il faut reconnaître cependant que le phénomène de falsification alimentaire n’est plus dissimulable. En effet, la falsification des denrées alimentaires est une pratique, très souvent mercantile, qui fait de plus en plus parler d’elle dans cette société alimentaire, tant elle se généralise. Elle se remarque depuis la production jusqu’à la consommation, en passant par la distribution. Falsifier un aliment, c’est l’altérer volontairement dans le but de tromper. Les conserves frelatés, poissons avariés et autres produits périmés se vendent de nos jours dans les rayons de ALS, à l’insu et même parfois au su des autorités maliennes. Le scandale du poulet et du porc à la dioxine a défrayé la chronique il y a quelques années, et le phénomène des OGM, – organismes génétiquement modifiés- tout comme l’abus des pesticides dans l’agriculture ou encore l’utilisation des faux sucres-saccharose- dans la fabrication des boissons gazeuses, sont autant de faits qui interpellent et qui rappellent la nécessité de se pencher sur ce phénomène.

Au Mali, les exemples de falsification alimentaire sont légion; les ménagères se trouvent souvent obligées d’acheter et de faire consommer à leur famille du poisson de qualité douteuse, à cause de la rupture dans la chaîne de froid, elle même due aux nombreuses coupures d’électricité.

Par ailleurs il y a quelques mois encore le scandale des huiles frelatés JADIDA  dans les rayons de la société ALS a fait paniquer les consommateurs. La société elle même a été éclaboussée il y a quelques années, par une affaire de yaourt Blédina pour bébés mélangé à de la matière grasse végétale. Sans évoquer le cas des pattes dentifrices contrefaites exposées dans les rayons de Azar Libre Service ; des fruits et légumes bourrés de pesticides et autres substances nocives à la santé humaine ou encore la falsification des dates de péremption sur les produits.

C’est dire si consommer les produits de la société Azar Libre Service devient dangereux et les risques sanitaires pour les consommateurs inquiétants.

D’autant plus inquiétant que l’information et la communication en matière de sécurité alimentaire n’est pas mise à la disposition des populations maliennes. Dans les pays du Nord par contre, l’éveil de la conscience des populations à cet état de choses se fait depuis une dizaine d’années. Et l’existence des rayons bio dans les supermarchés est devenue une réalité. Par ailleurs, des stratégies de contrôle de la chaîne alimentaire ont été mises en place pour assurer vigilance, traçabilité, transparence et sécurité dans la chaîne alimentaire, et rassurer ainsi le consommateur. La Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires en France par exemple, lutte contre la fraude alimentaire et a ainsi pu démanteler, en décembre 2013, un vaste réseau de trafic de chevaux dont la viande était utilisé dans la confection des lasagnes -en lieu et place de la viande de bœuf-, tout comme elle a détecté dans le cadre de la production de fraises, l’utilisation d’insecticides interdits par certains agriculteurs.

Même si de pareilles structures n’existent pas encore au Mali, l’État dispose cependant d’une batterie de moyens réglementaires phytosanitaires pour empêcher ces pratiques mercantiles et nocives de la société Azar Libre Service à la santé des consommateurs et la loi elle même puni ce genre de pratiques. Mais le problème se pose au niveau de leur application, qui est mise à mal par la corruption. La répression de ces fraudes devient également difficile dans un contexte ou les fonctionnaires sont souvent mal payés.

Les consommateurs exposés au danger de mort

 

La prise de conscience doit se faire par tous, et pour le bien de la communauté. Des actions fortes doivent également être prises pour combattre ce phénomène de falsification et de vente de produits contrefaits dans les rayons de  Azar Libre Service.

En bloc, les magasins de la société ALS sont inondés de produits contrefaits et périmés. Cette pratique savamment organisée et entretenue par  un patron véreux inquiète les consommateurs. Face à l’ampleur du drame, ils estiment que l’État a démissionné.

« Les structures de contrôle et de veille de l’État sont défaillantes. Leurs actions sont insignifiantes par rapport à l’ampleur du phénomène. Nous consommons très mal et il faut que cela interpelle l’État. En matière d’impôts, nous sommes pressurés, mais il ne fait rien pour nous protéger », déplore un responsable de l’Association des Consommateurs du Mali (ASCOMA). Dans son réquisitoire, il enfonce le clou en dénonçant les contrôles ciblés qui visent uniquement les pauvres dames. Il met également à nu l’immixtion de la hiérarchie dans la gestion des produits saisis lors des contrôles et la mauvaise politique de l’État qui ne permet pas de libérer les moyens à temps. « Les agents manifestent de la volonté. Mais, ils ont souvent les mains liées », constate-t-il.

En attendant, le plaisir de manger les produits de la société Azar Libre Service conduit à la mort.

Jean Pierre James

Source: Nouveau Réveil

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