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Faits divers : BJS AIMAIT LA TECHNOLOGIE DE POINTE

Le voleur avait réussi un coup parfait. Mais il n’a pas résisté à la tentation de se faire plaisir

Faits diversActuellement avec la montée de l’insécurité et avec la dangerosité nouvelle qu’affiche la délinquance, il est de plus en plus question de la participation des citoyens au travail de détection et d’investigation dévolu aux éléments des forces de sécurité. Ce discours fait un peu sourire nos amis policiers. Car eux le tiennent depuis longtemps. Sans chercher à réduire leurs responsabilité dans la lutte contre la criminalité et la délinquance, ils savent bien que très souvent l’intervention d’un citoyen lambda fait la différence entre une enquête qui piétine et un cas qui se dénoue rapidement.

Les agents précisent bien que ce n’est pas la délation qu’ils attendent de leurs concitoyens, mais seulement une alerte rapidement donnée pour tout fait ou toute situation qui paraitrait anormal. Et cela sans que l’informateur ne se mette lui-même en danger. Dans l’histoire que nous vous proposons, c’est l’intervention d’un citoyen qui a donné le coup de pouce décisif pour l’arrestation d’un voleur qui avait pris toutes les précautions imaginables pour ne pas être repéré. Le récit des faits. En début de semaine dernière, une entreprise appartenant à un entrepreneur se nommant CO B. a reçu la visite d’un individu qui, de toute évidence, excellait dans l’art discutable du vol.
Cela s’est perçu dès la préparation de l’opération. Le voleur s’était rendu compte que la situation géographique de l’entreprise lui faciliterait considérablement la tâche. Les locaux où le vol sera commis se trouvent entre Niamana et Tabakoro (à la sortie Est de Bamako) sur la route de Ségou. L’environnement est extrêmement calme, à la limite paisible. Une fois la nuit tombée, les lieux qui sont déjà très peu fréquentés dans la journée deviennent absolument vides dés que l’obscurité s’installe. Le malfrat avait donc l’assurance de pouvoir « travailler » en toute tranquillité. Aucun importun ne surgirait à l’improviste pour le troubler.
L’homme qui s’était livré à une préparation minutieuse de son coup s’appelait Blé Saint Jonas. Âgé de trente-six ans, il est natif de Guibéroua, un village de la république de Côte d’ivoire. Du moins si l’on se réfère aux pièces que les policiers ont trouvé sur lui. A la nuit choisie par lui, fort des renseignements qu’il avait collectés, BSJ est arrivé plein d’assurance à l’entreprise de CO B. Pourtant, le maître des lieux n’avait pas lésiné sur les moyens déployés pour surveiller ses installations. Ainsi des caméras de surveillance avaient installées pour balayer certaines parties de la cour. BSJ était à coup sûr au courant de leur présence et il devait être relativement connaisseur du fonctionnement de cet équipement. Parce qu’il repéra sans peine les emplacements des caméras et déconnecta celles-ci. Une fois cette procédure achevée, notre homme n’eut aucun problème pour déjouer la vigilance des agents de sécurité.
UN VISITEUR INDÉSIRABLE. Pour la suite, tout laisse croire que Jonas avait une certaine connaissance (au moins minimale) des lieux. En effet, une fois à l’intérieur de l’établissement, il se dirigea sans hésiter vers les bureaux du président directeur général. Là aussi, la porte ne lui résista guère au terme d’un travail effectué en douceur et de la manière la plus efficace. Restait plus à notre homme qu’à se servir. Ce qu’il fit à satiété. Il s’empara tout d’abord de deux téléphones portables haut de gamme. Dans sa fouille des tiroirs, la chance lui sourit à nouveau. Il tomba cette fois sur une somme en espèces estimée à 115.000 francs CFA. Toujours aussi soigneux, et pour prouver qu’il n’était pas un novice, BSJ détruisit la mémoire de la caméra de surveillance installée dans le bureau du PDG. Avant de s’en aller et assuré d’avoir fait disparaître toutes traces de son passage, Jonas s’empara également de plusieurs ordinateurs et de nombreux documents important de l’entreprise. Le fait qu’il ait été chargé comme un baudet ne l’a pas empêché de repartir sans encombre.
L’Ivoirien avait opéré très vite, quelques minutes lui avaient en effet suffi pour causer un maximum de préjudices à sa victime. Comme a pu s’en rendre compte quelques heures après le chef de l’entreprise en entrant dans son bureau. Du premier coup d’œil, CO B. a pu se rendre compte que la pièce avait enregistré le passage d’un visiteur indésirable. Mais il fallut au patron un bon bout de temps avant de recenser tout ce qui avait été volé. En effet, ce fut progressivement qu’il se rendit compte que le voleur avait emporté tout ce qui avait du prix dans les pièces qu’il avait visitées. Complètement démoralisé, le chef d’entreprise se dirigea directement vers le commissariat du 13è arrondissement pour y déposer, la gorge nouée par le découragement, une plainte contre X pour vol.
Il est important de préciser que l’endroit où le vol avait été commis relève du secteur du 13è arrondissement du point de vue sécuritaire. Mais le malfrat sera arrêté par les policiers du 9è arrondissement, sur la rive gauche. Cette bonne collaboration entre deux commissariats n’est pas une rareté à Bamako où la mise en synergie des compétences et des efforts a déjà permis d’obtenir des résultats appréciables. Lorsqu’il avait déposé sa plainte, l’entrepreneur avait fait l’inventaire de ses objets volés. Les limiers se rendirent aussitôt compte que les articles subtilisés ne seraient certainement pas écoulés sur le territoire où le voleur avait opéré. En regardant la liste ce qui avait été dérobé, ils recensèrent des objets qui seraient vraisemblablement revendus en des lieux bien précis de la rive gauche. C’est pourquoi ils saisirent sans hésiter leurs collègues du 9ème.
LE TÉLÉPHONE A « PARLÉ ». Mis en alerte, le commissaire El Hadj Youssouf Maïga réagit aussitôt. Il refila les informations qu’il avait en sa possession à son chef de la brigade des recherches, l’inspecteur principal Hamidou Djimdé. L’officier de police activa à son tour sa cellule d’informateurs au sein du marché des téléphones portables qui est très connu des habitants de la capitale. L’inspecteur avait remarqué qu’un des téléphones volés du PDG était d’une marque rare et que sa vente laisserait inévitablement des traces. Le malfrat ivoirien se retrouva donc traqué sans qu’il ne se doute de rien. Pour BJS, le butin était déjà écoulé et l’affaire par conséquent terminée. En fait, le filet resserrait ses mailles autour de lui. Quelques jours après l’activation de son réseau d’informateurs, le chef de la brigade des recherches, Hamidou Djimdé, reçut des informations sur le téléphone portable volé de l’entrepreneur.
Les éléments lui ont été fournis par un revendeur de téléphone portable. Celui-là même chez qui le voleur avait placé l’appareil volé quelques jours auparavant. L’officier de police venait d’avoir un indice qui allait être pour lui très important dans la suite des recherches à mener. « Nous saluons vraiment la collaboration de ce jeune homme dont l’apport a été capital pour l’accélération des enquêtes que nous avons menées », s’est réjoui l’inspecteur Hamidou Djimdé.
Avec l’appareil téléphonique en sa possession, l’officier de police entama la remontée de la piste qui l’amènerait sur les talons de BSJ. A son retour dans son bureau, le policier réactiva le téléphone. Le voleur pensait avoir effacé la mémoire de l’appareil. Mais les limiers ont leurs spécialistes pour faire parler les appareils douteux. Et BJS avait commis l’erreur de se servir de l’appareil avant de le liquider. Il n’avait certainement pas pu résister à la tentation de faire fonctionner ce bijou de technologie. Ce caprice allait causer sa perte. L’appareil livra en effet la liste de tous les contacts du voleur, même ceux se trouvant en Côte d’ivoire.
En travaillant minutieusement, la brigade des recherches du 9è est parvenue à mettre la main sur le nommé Blé. Interpelé, le jeune Ivoirien sera conduit dans les locaux du commissariat. Soumis à l’interrogatoire, il nia les faits dans un premier temps. Cette stratégie de déni ne pouvait pas tenir longtemps. Les policiers disposaient en effet de preuves irréfutables qui ne laissaient aucune marge de manœuvre au voleur. Coincé, l’Ivoirien finit par se montrer raisonnable. Et coopératif. Les limiers apprendront ainsi que le malfrat opérait au sein d’une bande composée de ressortissant de plusieurs pays de la sous-région et de Maliens.
L’inspecteur principal Djimdé n’a donc pas fait trainer dossier du jeune Ivoirien. Blé Saint Jonas a été déféré devant les juges du tribunal de grande instance de la Commune IV pour y être jugé. En attendant que les policiers ne mettent la main sur le reste de la bande que le voleur n’a pas hésité à dénoncer pour s’attirer une peine plus légère.

MH.TRAORÉ

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