Ce voleur pris sur les faits a passé le quart d’heure le plus épouvantable de sa vie.
C’est arrivé au Grand marché de Bamako il y a environ deux semaines. Ces deux voleurs ont été pris sur les faits, en tentant de voler un fût d’huile. Le plus chanceux a eu le temps de fuir abandonna ainsi son compagnon d’infortune entre les mains de ses bourreaux. Parmi ceux-ci, existaient quelques comiques qui voulaient se détendre aux dépens de l’infortuné.
Alors qu’on le bastonnait, un de ses farceurs proposa de lui appliquer « l’article 320 », entendez, le brûler vif. Le voleur entendit distinctement ces déclarations et commença à pleurnicher et supplier ses bourreaux de l’épargner.
«Hors de question», lui répliqua-t-on. Sur ce, on lui déversa le contenu d’une eau bien fraîche de la tête au pied et un autre fit claquer un brin d’allumette. Pour le malheureux, c’en était fini. Dans son entendement, il venait d’être asperger d’essence et ses bourreaux s’apprêtaient à l’enflammer.
En plus des larmes, il honora son pantalon en substances liquide et solide. La peur, dit-on, fait blanchir les cheveux. Elle suscite aussi diarrhée et incontinence urinaire.
C’est certainement la nature burlesque de la scène qui le sauva. Ses bourreaux en avaient eu pour leur dose hilare de la journée. Ils l’invitèrent à ramasser ses déjections et à s’en aller loin d’ici. Ce qu’il fit dans la précipitation mais sans rien oublier sur place. Ouf !
Sidiki Magassouba