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Explication de vote du Président du Groupe VRD à la DPG du Premier Ministre Soumeylou Boubeye Maiga:

Monsieur le Premier ministre, je vous salue au nom du Groupe Vigilance, Républicaine et Démocratique,  ainsi que l’ensemble des membres de votre Gouvernement.  Je vous souhaite bonne chance dans l’accomplissement de vos missions dans le contexte très difficile que traverse notre pays.

Monsieur le Premier ministre, le Président de la République vous a fixé  4 priorités, concernant : la mise en œuvre de l’Accord d’Alger,  l’insécurité au Centre du pays, le Programme présidentiel d’urgences sociales et l’organisation de l’élection présidentielle.  Quatre mois environ après votre nomination vous présentez à la représentation nationale votre Déclaration de Politique Générale  pour les 4 mois restants du mandat du Président de la république.

Monsieur le Président et chers collègues, Vous avez certainement remarqué avec nous que le discours du PM de vendredi dernier ne permet nullement de saisir les actions concrètes relatives aux priorités présidentielles tant la structuration du document n’en donne aucune visibilité.  Il y’a lieu de s’interroger si cette Déclaration de Politique Générale a été soumise en Conseil des ministres, conformément à l’article 78 de la constitution.

Monsieur le Premier ministre, Premièrement, il vous est demandé de poursuivre la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, vous indiquez comme solution une énième feuille de route signée le 22 mars, autrement un accord de Ouagadougou bis dont le seul objectif est de permettre  la tenue de l’élection présidentielle. Vous voulez favoriser un déploiement des Famas, la réinstallation de l’administration et le retour des populations déplacées, par des actions portant sur la restriction voire à terme  l’éradication des activités des groupes armés terroristes. Indubitablement l’atteinte de cet objectif n’est pas pour ce mandat. Sur la question de l’Accord est-ce à croire que vous renonciez à y faire des progrès nécessaires. Deuxièment, il vous est demandé d’endiguer l’insécurité grandissante dans le Centre du pays. Vos initiatives prises pendant les 4 mois d’exercice de votre pouvoir ont conduit à  l’exacerbation de l’insécurité au centre. Elles se sont soldées par l’intensification des conflits inter communautaires et le déplacement des populations à l’extérieur du pays, une première au Centre depuis les événements de 2012. Votre déclaration ne propose aucune solution visant véritablement à endiguer l’insécurité. N’oubliez pas Monsieur le Premier ministre  l’insécurité gravissime dans le sud du pays qui se transforme en terreur pour les populations. Troisièment, votre Gouvernement est appelé à accélérer la mise en œuvre du programme présidentiel d’urgences sociales. En réalité ce programme en tant que document  n’est pas disponible. Il fait l’objet d’une propagande quotidienne autour des activités gouvernementales.  Or, l’urgence c’est  l’approvisionnement  normal en eau des quartiers de Bamako et environnants, malheureusement  sevrés depuis deux ans. L’urgence c’est aussi l’effectivité  de la reprise par la SOMAGEP des adductions d’eau potable de certaines communes, pompeusement annoncée par le Ministre en charge de la question et qui reste à ce jour sans suite. Une grande impatience voire une déception frappe les populations des communes concernées.

L’urgence sociale Monsieur le Premier Ministre c’est la sécurité alimentaire pour laquelle une distribution d’un kilo de céréales par personne depuis janvier ne résout pas la situation de plus de 800.000 personnes en crise aiguë et surtout dans un contexte où plus d’un malien sur cinq vit dans une précarité  alimentaire. Ceci n’étonne guère puisque l’État  n’a inscrit que 6 des 19 milliards de FCFA prévus par le Commissariat à la Sécurité Alimentaire pour y apporter des réponses appropriées. Pour le bétail faites en une priorité.

L’urgence sociale c’est le front social qui bouillonne. Je vous demande d’anticiper sur cette question en respectant les engagements pris. L’urgence sociale c’est l’organisation  des examens de fin d’année, c’est aussi les soins de santé. L’urgence sociale c’est le paiement à date des factures des fournisseurs de l’État, des salaires des civils et des militaires et des pensions des retraités. L’urgence sociale c’est la mise à disposition des intrants.

Faites en un bon suivi. Quatrièment, il vous est demandé  d’organiser des élections transparentes, crédibles et apaisées. Ce que vous réservez à cette 4ème instruction présidentielle, traitée en une seule page sur les 20 pages que compte la Déclaration de politique générale, n’assure pas sur les actions indispensables à la réussite de ces élections. Décidément le Gouvernement ne mesure pas les enjeux liés à l’organisation et la sécurité de l’élection présidentielle.

Monsieur le Premier ministre,  Votre  Déclaration de politique générale ne propose pas de collectif budgétaire alors que régulièrement  vous faites des annonces à incidence financière. Est-ce à croire à la faisabilité de vos annonces, car le budget actuel est celui de votre prédécesseur ? Nous en doutons. Vous évoquez avec assurance la lutte contre la corruption et l’impunité. Le peuple est suffisamment informé sur les contre-performances du régime actuel sur cette question et a certainement fait son deuil dans ce domaine. Alors Monsieur le Premier Ministre votre triple vocation  (Protéger Rassembler Servir) développée dans la présente déclaration prête à confusion et enlève toute priorité à accorder aux instructions présidentielles. En effet, un programme assorti d’actions bien précises donnerait plus de pertinence à l’action gouvernementale plutôt que tout discours ou dissertation. Servir c’est respecter les lois de la république et votre gouvernement viole la loi sur le genre. Servir c’est lutter contre l’impunité et nous ne comprenons pas à présent qu’un équipement acheté à 7 milliards de FCFA soit payé à plus de 20 milliards de FCFA  et rien n’y fit.  Rassembler c’est unir et non diviser, les communautés en souffre.  Enfin protéger c’est se préoccuper de la sécurité de chacun et non laisser chacun à son propre sort. Les récentes actions du Gouvernement à l’air de compromission avec les signataires de l’Accord et des actes quotidiens à l’élan de campagne électorale impliquant des dépenses les plus folles ne doivent pas nous faire perdre les exigences de la République. Nous vous invitons à privilégier la sauvegarde de la souveraineté nationale,  quelque soit la circonstance.  Monsieur le Président et chers collègues, Malgré l’ostracisme dont l’opposition fait l’objet de la part de l’ORTM, pour masquer les échecs du régime actuel,  vous êtes monsieur le Premier ministre un acteur de cet échec.  Oui vous êtes le 5ème premier ministre d’un régime condamné à un perpétuel recommencement comme jadis Sisyphe.” Pour terminer votre Déclaration de Politique Générale ne convainc pas, n’assure guerre une visibilité des actions à mener au cours des 4 mois à venir. C’est pourquoi le groupe vigilance  républicaine et démocratique ne peut pas vous accorder sa confiance.

Qu’Allah préserve et bénisse le Mali.

Je vous remercie.

Mody N’diaye

Source: Le Républicain

 

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