La mission de formation de l’armée malienne a été considérablement affectée par la pandémie de coronavirus puis par le coup d’État d’août
L’effet Covid-19
L’épidémie de Covid-19 a d’abord affecté de manière significative au printemps les activités de la mission de formation au Mali. Les activités se sont considérablement ralenties à compter du 3 avril. Elles se sont limités à donner des conseils aux forces armées maliennes à un niveau stratégique, à fournir un soutien logistique et à protéger le quartier général et le camp d’entraînement. Quant à la formation des soldats maliens, elle a été réduite au strict minimum. Et la moitié du personnel de la mission a dû rentrer chez lui (lire : Leurs formations à l’arrêt, les missions EUTM se vident). La maladie a également touché plusieurs militaires européens (notamment espagnols). Et, le quartier général de la mission a littéralement été « verrouillé pendant quelques temps » comme nous l’explique un militaire.
… et l’effet coup d’état
Normalement le personnel aurait dû être sur place beaucoup plus tôt. Le commandement de la mission sur place (assumé aujourd’hui par le général Ridzák, de nationalité tchèque) comme le commandant d’opération, l’amiral français Hervé Bléjean (1) en étaient d’accord. Fin juin le feu vert avait même été donné pour un retour progressif. Mais « le coup d’État du mois d’août a un peu compliqué la situation » comme le précise un militaire. Le retour des troupes et toute formation des Maliens ont dû s’arrêter à nouveau (lire : Les missions européennes de la PSDC au Mali (EUCAP Sahel et EUTM) suspendent leur activité).
La transition politique et un nouveau feu vert
La transition politique négociée sous l’égide de la CEDEAO (la communauté des États de l’Afrique de l’Ouest) a permis de revenir à la normale. « Des progrès politiques significatifs ont été réalisés. Un gouvernement de transition dirigé par des civils est maintenant en place. » Il est l’heure de revenir. L’amiral Bléjean, a donc donné, à nouveau, le 13 octobre dernier, le feu vert (que tout le monde espère définitif) au redéploiement du personnel et la reprise des activités.
700 personnes d’ici fin 2020
La reconstitution des équipes se fera en deux vagues nous précise la mission. Une première vague de 220 soldats est déjà arrivée ou en cours de l’être. L’objectif fixé est d’avoir « dès la mi-novembre », le niveau d’effectif « d’avant le Covid-19 ». Soit jusqu’à 700 personnes. Et les activités vont reprendre aussitôt, « avec effet immédiat », précise le QG à Bruxelles.
Une nouvelle phase
Le temps presse. La mission EUTM, dans le cadre de son nouveau mandat (le cinquième depuis sa création en 2013), devrait grossier dès le début 2021, pour atteindre plus de mille personnes, et pouvoir étendre ses activités géographiquement dans plusieurs zones du Mali, mais aussi aux forces du G5 Sahel (préparer la formation de nouvelles structures au profit des forces conjointes du G5 Sahel en étroite collaboration avec leur commandant, le général Oumara Namat) Burkina-Faso (si ce pays le veut bien).
(Emmanuelle Stroesser & Nicolas Gros-Verheyde)
L’amiral est le chef de l’Etat-major de l’UE mais aussi le directeur de la MPCC, la Military Planning and Conduct Capability, qui assume en quelque sorte le même rôle que le CPCO français pour les missions militaires de formation. Un mini QG européen
Source : bruxelles2