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Études de médecine au Mali : un parcours semé d’embuches

Être étudiant au Mali est dur. Mais être étudiant à la Faculté de médecine et d’odontostomatologie de Bamako est encore plus dur. Les conditions d’études sont tellement rudes que pouvoir y passer huit années de sa vie est digne d’éloges.

 

Le numérus clausus, consistant à limiter le nombre d’étudiants dans les facultés de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie, est un cauchemar pour les étudiants. De fait, il ne suffit pas d’être bon pour réussir. Il faut être parmi les meilleurs, ce qui exige de s’adonner aux études à plein temps, se priver de repos, exploiter sa matière grise souvent plus qu’elle ne pourrait supporter. Il faut limiter les passe-temps sociaux et avoir des moyens économiques permettant de se consacrer uniquement aux études.

La pression y est tellement forte qu’au bout de quelques années, certains étudiants abandonnent, avec des séquelles psychologiques. « Les anecdotes sur des étudiants ayant perdu la tête à cause des études sont bien réelles à la FMOS », nous explique Abdramane Coulibaly, étudiant en 3année médecine. Pour Cheick Hamala Sow, étudiant en fin de cycle, réussir au numerus clausus transforme à vie un étudiant. « A coup sûr, cette épreuve endurcit et prépare l’étudiant à affronter bon nombre de difficultés dans la vie», affirme-t-il.

Rudes conditions d’études

Dans cette université de référence, prisée notamment par des étudiants étrangers, les difficultés vont au-delà du filtre numerus clausus. Il est quasiment impossible d’étudier à la Faculté de médecine et d’odontostomatologie sans y résider. Ce qui fait que tous les étudiants cherchent à obtenir des chambres sur le campus.

Cette forte demande fait flamber le prix des logements. De nombreux bailleurs profitent de cette opportunité pour proposer des chambres hors de portée de la plupart des étudiants. « Les prix des chambres vont de 10.000 à 100.000 francs CFA et plus », explique Cheick Sow, tout en déplorant les fortes exigences de certains bailleurs qui demandent une avance de 6 mois ou plus.

Heureusement, malgré toutes ces difficultés, les valeurs humaines ont encore tout leur sens à la FMOS. « Vivant les mêmes difficultés, on devient une famille et c’est cet esprit de fraternité qui rend moins pénible la vie pour nous », laisse entendre le jeune étudiant.

La Faculté de médecine et d’odontostomatologie accueille un nombre important d’étudiants chaque année. Ils sont animés par la volonté de servir leurs semblables en les soulageant des maux qui pèsent sur eux. Peut-être serait-ce pour les entraîner aux difficultés de leur vie professionnelle future que ces difficiles conditions d’études sont entretenues ?

Face à ces nombreuses difficultés, les étudiants de la FMOS ne manquent pas de suggestions pour rendre moins pénibles leurs conditions d’études. Des étudiants suggèrent d’exploiter utilement le grand espace abritant leur école en construisant de nouvelles chambres d’internat, ce qui permettra de faire loger à moindre coût tous ces étudiants qui se font de plus en plus nombreux.

En outre, Cheick Sow propose en particulier de multiplier les opportunités afin d’offrir d’autres choix aux étudiants qui ne réussiront pas au numérus clausus. La réalité est que ces étudiants malheureux sont très limités dans leur choix d’aller vers d’autres établissements en vue de reprendre leurs études.

Enfin, la pléthore d’étudiants à la FMOS est un problème majeur que nos interlocuteurs n’ont pas manqué de souligner : « Peut-être qu’il faut multiplier les opportunités universitaires pour absorber ces nombreux étudiants qui se dirigent vers la FMOS sans le vouloir vraiment, tout simplement parce que c’est le moins pire des choix », propose Abdramane.

Source : Benbere

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