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Et si l’on soutenait la Paix autrement ?

Nonobstant tout le bien  que l’on peut dire du document issu des pourparlers d’Alger et signé  le 15 Mai 2015 à Bamako  en présence d’une dizaine de Chefs d’Etat  et de nombreux et illustres Représentants de la Communauté Internationale, le désormais   » Accord  pour la Paix et la réconciliation au Mali  »  laissera  humer  une  parfum d’inachevé , jusqu’à sa signature  par l’autre partie  aux pourparlers de paix.

moussa makan camara  president fondation balazan

Puisque nous  contribuons à faire avancer le processus on incriminera aucune des parties car Dieu reconnaitra les siens. Nous rappellerons tout simplement qu’après les premières heures d’euphorie, toutes les parties ont fini par reconnaitre que le document paraphé  de la manière dont l’on sait, avant sa signature par quelques parties le 15 Mai 2015 , n’était pas  un document parfait et que comme tous les documents du genre, il comporte des insuffisances qui seraient comblées par la suite.

Depuis la signature du document, quelques constats s’imposent  dont notamment : la détérioration de la situation sécuritaire, la forte mobilisation de la société civile pour soutenir le processus et la relance de nouvelles discussions à Alger.

En effet, la situation sécuritaire s’est  détériorée et continue de se dégrader dans les régions de Gao, Tombouctou, Kidal, Mopti, Ségou et de plus en plus à Bamako. Des attaques des groupes armés  tant unionistes que  séparatistes contre les paisibles populations civiles et de plus en plus,  contre les braves soldats de la paix des Nations Unies  se multiplient et s’amplifient au jour le jour.

A Bamako, les organisations de la société civile ont réussi une forte mobilisation  des citoyens pour soutenir le processus de paix et  le document qui l’incarne. Les acteurs politiques sont restés pour le moins discrets et cette discrétion est bien questionnable au- delà des communiqués laconiques qui ne sauraient être l’expression à souhait des positions officielles exprimées par les différents partis politiques, tant de la majorité que de l’opposition.

Si cette initiative de la société civile est à saluer, il convient de regretter les excès  en  violences verbales et autres messages qui risquaient de ternir la volonté de faire la paix ici et maintenant, nous y reviendrons.

Enfin, le 26 Mai, s’est ouverte à Alger  de nouvelles  discussions entre les parties. Ces discussions sont diversement perçues par les parties .Si pour  la Coordination  des Mouvements, elles «  …permettront de dépasser les blocages à la signature de l’Accord … « , pour les Mouvements de la Plateforme, c’est une réunion de trop dont l’objectif serait de permettre aux séparatistes de mieux s’organiser pour reprendre les postions perdues, alors que le gouvernement réfute toute ouverture de nouvelles négociations sur  un document paraphé par l’ensemble des parties. Ces divergences d’interprétations sont classiques et les diplomates rapprocheront les points de vues pour faire avancer le processus, ainsi que l’envisage la médiation.

Dans la perspective de voir  la Coordination des Mouvements  devenir partie de l’Accord faisant ainsi de celui-ci un vrai instrument juridique, les efforts de tous  ceux qui, institutions ou particuliers, veulent accompagner le processus, doivent porter sur un certain nombre  d’initiatives et d’actions de lobbying et de sensibilisation.

  1. Sensibiliser les parties à mettre fin à la détérioration grave de la situation militaire, sécuritaire et bientôt humanitaire  par des arrangements inclusifs pour renforcer la confiance entre les parties  sur le terrain.
  2. Sensibiliser les militants de la paix à un soutien sans équivoque du processus de paix  qui suppose la mobilisation de toutes les parties prenantes ,y compris et surtout la communauté internationale , notamment le chef de fil de la médiation, l’Algérie, la France  qui mobilise les forces Barkhane après celles de Serval à grand frais  et en sacrifices humains fort élevés, et la MINUSMA qui entretient  une des forces les plus importantes au monde pour la stabilité du Mali.  L’Algérie, la France et la MINUSMA sont des partenaires importants du processus de paix et tout discours ou comportements  pouvant les démobiliser à ce stade, risque d’être préjudiciable à la paix au Mali.

Rappelons-nous les nombreux Damien Boiteux bien Maliens  du nom du  Héros des premières heures  à Konnan et les nombreuses autres victimes françaises  qui verraient le drapeau français en flamme  sur leur tombe à peine fermées !

Rappelons-nous les nombreux et braves soldats, notamment Tchadiens, Africains et autres soldats de la Paix, qui sont morts pour la République du Mali, son unité et son intégrité, donc des martyrs du Mali, qui verraient la MINUSMA traitée  de tous les maux !

Cette hystérie collective débordante qui est sans doute l’expression de l’impatience  de nombreux citoyens pour la paix, doit être contenue car, n’eussent  été l’engagement  et  la détermination des partenaires du Mali  au rang desquels la CEDEAO, la France, oui la France et la MINUSMA, nous serions dans  une tout autre situation.

  1. Sensibiliser les principaux partenaires militaires et sécuritaires à une plus grande coordination et pourquoi pas intégration des initiatives pour rétablir le calme et faire face ensemble à l’ennemi commun, le terrorisme et l’extrémisme religieux.

 Moussa Makan CAMARA

 Source: L’Indépendant
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