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Et si la justice commuait la détention de Mahamadou Camara en mise sous contrôle judiciaire ?

A défaut d’être laissé en liberté, comme ses co-accusés cités dans le même dossier, l’ex-directeur de cabinet d’IBK, avec rang de ministre, aurait pu être mis sous contrôle judiciaire. En attendant que la nouvelle Assemblée nationale se prononce sur cette affaire. Mais, hélas !

L’incération, le 27 mars dernier, de Mahamadou Camara a suscité colère et indignation au sein du peuple malien. Lequel peine à comprendre la décision du procureur en charge du Pôle Economique et Financier.
Pourquoi une différence de traitement, entre l’ex-directeur de cabinet avec rang de ministre d’IBK et ses co-accusés, cités dans le même dossier ? s’interroge-t-on.

Une justice à deux vitesses

Autres interrogations du peuple malien : pourquoi Mahamadou Camara est le seul, parmi les autres ministres inculpés, à être incarcéré ? Est-ce parce qu’il le maillon le plus faible de la chaine ? Où est-ce parce que le procureur Kassogué a ses raisons que la raison elle-même semble ignorer ?
Plus grave encore, toutes les demandes de mise en liberté provisoire soumises à la justice par ses avocats, ont été rejetées. Systématiquement.
Pire, pourquoi le parquet du Pôle Economique et Financier s’entête-t-il à remettre au goût du jour deux dossiers, déjà, jugés par lui-même ; mais aussi, par les juges de la section administrative de la Cour suprême, qui se sont, déjà, prononcés sur l’absence de délit dans ces deux dossiers. Avant de les classer « sans suite » ?
Surpris par le geste de leur collègue, certains magistrats qui déplorent une « justice spectacle » ont du mal à expliquer cette différence de traitement entre des co-accusés, cités dans le même dossier, et bénéficiant des mêmes titres.
Pour les Maliens, avoir « rang de ministre » signifie avoir « prérogatives » et « privilèges » de ministre. En clair, Mahamadou Camara devrait être soit, incarcéré comme ses co-accusés, soit laissé en liberté en attendant que l’Assemblée nationale se prononce, enfin, sur ce dossier.
Justifiant son geste par le fait que « l’inculpé n’avait, simplement, que rang de ministre comme l’atteste son acte de nomination » n’a pas convaincu grand monde.
Pour les uns comme les autres, l’ex-directeur de cabinet d’IBK avec rang de ministre doit bénéficier de la même procédure que ses co-accusés.
A défaut de lui accorder la liberté provisoire, la justice doit commuer sa détention en mise sous contrôle judiciaire. Mais, hélas !

L’inculpation la règle, la détention l’exception

L’espoir, suscité par la nomination de Me Malick Coulibaly à la tête de la justice malienne, semble faire place au désespoir.
C’est connu : en matière de justice, si l’inculpation est la règle chez les procureurs, la détention, elle, est l’exception. Surtout, pour un illustre citoyen malien, réputé bon chef de famille doublé d’un chef d’entreprise, qui offre toutes les garanties requises de liberté, en attendant son procès.
Accordée à 1.107 détenus pour désengorger les prisons pour cause de pandémie de coronavirus, la grâce présidentielle aura été l’occasion inespérée pour les autorités judiciaires d’accorder la liberté provisoire à Mahamadou Camara. Malheureusement, la justice malienne semble avoir manqué, une fois de plus, l’occasion de redorer son blason, terni par la corruption ; mais aussi, par des décisions, pour le moins, controversées.
Mieux vaut tard que jamais !
Oumar Babi

Source: Journal Canard Déchainé

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