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Epidémie de grèves : Un malaise social profond

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L’épidémie de grève qui sévit au Mali est loin d’être maîtrisée par l’équipe du Premier ministre Modibo Kéïta. La situation va de mal en pis. Des secteurs clés comme l’éducation, la santé, les affaires sociales, sont paralysés. La santé, les affaires sociales, la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille sont à l’arrêt depuis une semaine suite à une grève illimitée. En début de semaine, les syndicats des enseignants du fondamental et du secondaire ont cessé les cours pour 216 heures. Cela fait suite aux actions des promoteurs des écoles privées qui dénonçaient la non satisfaction de leurs doléances. Une menace sérieuse et réelle plane sur les évaluations du deuxième trimestre. On apprend aussi que le syndicat national de l’enseignement supérieur (Senesup) veut lancer un avertissement à travers une grève. L’année 2017 avait mal commencé avec la grève illimitée des magistrats qui a grippé la machine judiciaire pendant trois semaines.
A ce rythme, le gouvernement de Modibo Kéïta risque de s’écrouler sous le poids des revendications de ses partenaires sociaux. La démarche effectuée, il y a quelques semaines, par le ministre en charge de la fonction publique auprès des centrales syndicales, n’a pas permis de désamorcer cette bombe sociale qui commence à exploser. La trêve sociale proposée par Mme Diarra Raky Talla n’a pas eu pour le moment l’assentiment des partenaires sociaux du gouvernement. La tendance est générale en Afrique avec des travailleurs qui réclament des améliorations de salaire et des conditions de travail.
Les partenaires sociaux ont l’impression que le gouvernement est dans le déni de la réalité et tente de jouer au dilatoire en optant pour une politique de fuite en avant. Ils estiment qu’une équipe gouvernementale qui s’illustre de plus en plus par des dépenses extravagantes et de prestige est mal placée pour donner des leçons d’austérité, voire de patriotisme aux autres. Pour eux, les ressources nationales ne sont pas équitablement réparties entre les différentes composantes de la nation. Et c’est une petite minorité qui jouit, use et abuse des deniers publics au détriment de l’écrasante majorité de la population. Ce sentiment général au sein de la société fait que tous les efforts entrepris par le gouvernement depuis 2013 pour rehausser le niveau de vie et de travail des agents de l’Etat sont relégués au second plan. Les syndicats ne céderont jamais aux intimidations et autres tapages médiatiques visant à les faire dévier de leur position initiale.
Il y a un véritable malaise social. Des militaires tombent de façon permanente sous les balles des terroristes. La situation est toujours critique. La poursuite des grèves dans les secteurs de l’éducation et de la santé met le gouvernement dans une position inconfortable. Surtout que l’école et les structures sanitaires publiques sont perçues comme celles des pauvres et des moins nantis. Les plus aisés d’entre nous envoient leurs progénitures dans des écoles privées les plus cotées de la place ou partent se faire soigner à l’extérieur. Il y a un risque d’embrassement. Des manifestations de jeunes scolaires sont à craindre si le statu quo continue à menacer l’année scolaire. Déjà, il y a quelques semaines, les élèves avaient manifesté pour une reprise des cours, arrêtés suite à une grève des enseignants des régions du nord du Mali.
Il faut que les plus hautes autorités du pays en l’occurrence le Premier ministre et le Président de la République prennent à bras le corps ces problèmes en faisant des propositions concrètes dans un langage dépouillé de toute démagogie ou hypocrisie.
Chaka Doumbia
Le challenger

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