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Entre nous : IBK bonus pater familias !

Une fois n’est pas coutume. Nous optons cette fois-ci de nous adresser à notre cher président dans un style qu’il affectionne, en recourant à ce latinisme d’usage courant du reste dans les milieux juridiques. Il est, ès- qualités ‘’le bon père de famille’’ ‘’Normalement prudent et diligent, attentif, soucieux des biens et/ou des intérêts qui lui sont confiés comme s’il s’agissait des siens propres. Le bon père de famille est utilisé par les juristes comme mètre étalon pour définir, dans un contexte donné, la norme comportementale en se rapportant à un individu de référence’’.

 

Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a commencé une série de rencontres avec les responsables des partis politiques, organisations de la société civile et anciens Premiers ministres. Le Chef de l’Etat a rencontré à trois reprises le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé. Ce dernier s’est rendu chez les anciens chefs de l’Etat, Pr Dioncounda Traoré, Moussa Traoré et Alpha Oumar Konaré avant d’échanger au téléphone avec Amadou Toumani Touré.

Assurément une dynamique à positiver. Mais il est illusoire de croire que ces rencontres suffisent à elles seules à faire taire toutes les divergences au sein de la classe politique. Il est aussi illusoire de croire que ces retrouvailles entre les politiques pourraient contrer ou casser l’influence grandissante des leaders religieux, à savoir l’imam Mahmoud Dicko et le chérif de Nioro du Sahel pour ne pas les nommer ! Que les tenants de cette thèse se détrompent.

Il s’agit de faire en sorte que la décrispation tant attendue du climat politique ne soit pas perçue comme un énième complot contre les intérêts du peuple. Car persiste la désagréable impression que la gravité et de la complexité de la situation qui prévaut dans le pays ne semblent toujours pas conscience partagée. À ce rythme, le Mali risque de disparaître et il n’y aura pas de pays à gouverner.

Le nord nous échappe. Le centre est en train de nous échapper. Malgré la présence de la force française Barkhane et des casques bleus de la Minusma, le pays est au bord de la guerre civile avec des affrontements intercommunautaires. Des personnes déplacées, des villages incendiés, des cadres obligés de quitter les zones de service à cause de leur appartenance ethnique.

Les calendriers établis par la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation n’ont jamais été respectés. Le Conseil de Sécurité de l’ONU menace de sanctionner tous ceux qui constituent des obstacles à l’avancement du processus de paix. La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) n’abandonne pas sa volonté de faire de Kidal une enclave désertique comme en témoigne la prise de certaines mesures pour régler la vie dans la région. On est tenté de croire en la thèse du complot international défendue jusque-là par une certaine frange de la population.

On assiste à des grèves à répétition sur fond de malaise social. Il faut craindre les conséquences néfastes que peut avoir le statu quo entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation du 15 octobre 2016. Cette situation qui paralyse les écoles publiques depuis l’ouverture des classes, pourrait susciter davantage une prise de conscience chez la majorité de la population qui s’estime oubliée par l’élite gouvernante. Laquelle est accusée d’envoyer sa progéniture à l’extérieur ou dans des écoles privées de la place pour étudier.

Même s’il n’a ni le talent, ni l’intelligence de son mentor Alpha Oumar Konaré, IBK est un grand manœuvrier politique qui a pris goût à dribbler ses adversaires et ses soutiens. Sauf que la situation du pays ne lui laisse pas assez de marge de manœuvre. Sans un minimum de consensus entre les forces vives de la nation, le pays va davantage sombrer. S’unir ou périr ! La gravité et la complexité de la situation dans laquelle se trouve le Mali met le Président IBK devant l’histoire. Il n’a pas le choix : jouer au dilatoire en s’agrippant à l’agenda actuel de son gouvernement décrié ou prendre son courage en main pour doter le pays d’institutions fortes.

Chiaka Doumbia

Le Challenger

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