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Entre Nous: Ça passe ou ça casse !

Le 8 avril dernier, le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta a nommé Abdoulaye Idrissa Maïga en remplacement de Modibo Kéïta qui a démissionné la veille. Sans surprise ! Car le nom de ce proche parmi les proches du chef de l’Etat était cité depuis longtemps pour occuper ce poste. Celui qui fut le directeur de campagne du candidat IBK en 2013 devient donc le quatrième Premier ministre du Président de la République après Oumar Tatam Ly, Moussa Mara et Modibo Kéïta. Quatre chefs de gouvernement en moins de quatre ans de gestion des affaires publiques. Un record ! En dix ans, le Président Alpha Oumar Konaré a eu recours aux services de cinq premiers ministres (Younouss Touré, Feu Abdoulaye Sékou Sow, Ibrahim Boubacar Kéïta, Feu Mandé Sidibé et Modibo Kéïta). En deux mandats, le général président Amadou Toumani Touré a nommé quatre locataires à la Primature (Ahmed Mohamed Ag Hamani, Ousmane Issoufi Maïga, Modibo Sidibé et Mme Sidibé Mariam Khaidama Cissé).

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L’instabilité gouvernementale est l’une des caractéristiques de la gouvernance du Président Kéïta depuis son investiture le 4 septembre 2013. Si Modibo Kéïta est le seul locataire à faire plus d’un an à la Primature, il faut reconnaître que son gouvernement a fait l’objet de quatre réaménagements plus ou moins importants. On peut en déduire que le Président Kéïta n’a toujours pas eu la main heureuse dans le choix des membres de l’équipe gouvernementale. L’instabilité gouvernementale a de lourdes répercussions sur la conduite des affaires publiques dans un pays où les lendemains de remaniements sont accompagnés d’une grande paralysie au sein de l’administration publique.

A la différence des autres Premiers ministres, Abdoulaye Idrissa Maïga est membre du Rassemblement pour le Mali (RPM). Les crises actuelles ont profité au parti dont les responsables ont réussi à faire fléchir le Chef de l’Etat, lequel n’était pas dans la logique de désigner un tisserand à la tête du gouvernement pendant ce quinquennat. On est tenté de dire que les responsables de la majorité ont mis le Président dos au mur avec la menace d’une motion de censure contre l’équipe gouvernementale démissionnaire.

Le choix du 1er Vice-président va-t-il conforter le RPM ou exacerber le clanisme ? La grande proximité du nouveau PM avec le Chef de l’Etat et les fortes divergences entre lui et le président du parti, Dr Bocary Tréta, rassurent-ils au sein de la grande famille des tisserands ? Voilà quelques interrogations que l’on est en droit de se poser, mais les tisserands n’ont pas trop le choix face à l’extrême gravité de la situation sociale. Dans le contexte actuel, toute manœuvre des camarades d’IBK visant à fragiliser l’équipe gouvernementale d’Abdoulaye Idrissa Maïga serait synonyme de suicide collectif. Au-delà, les tisserands ne devraient pas perdre de vue la situation dans laquelle intervient la nomination de leur camarade à la Primature. Toute velléité de caporalisation de l’administration ou toute volonté d’accaparement des postes stratégiques de l’administration publique sans partage avec les partis alliés en rajoutera à la tension sociale.

Les urgences et les défis auxquels le nouveau Premier ministre et son équipe doivent faire face sont nombreux. Il faut désamorcer la bombe sociale en essayant de trouver un terrain d’entente avec les grévistes de la santé et de l’éducation. Une thérapie de choc est attendue sinon le risque de déflagration existe… ! Il faut également accélérer la cadence de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation en trouvant un remède à l’insécurité grandissante au centre du pays. Il faut redonner espoir au peuple qui cache de plus en plus mal sa grande déception de la conduite des affaires publiques.

La réponse que l’équipe d’Abdoulaye Idrissa Maïga apportera à ces  questions urgentes sera déterminante dans le maintien de l’équilibre social et les préparatifs des échéances électorales de 2018. Ça passe ou ça casse !

C. Doumbia

Le Challenger

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