Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
EDF se réorganise, en particulier la filière nucléaire, avec un nouvel homme clé à sa tête, qui n’est pas n’importe qui.
C’est la surprise du chef comme on dit : l’arrivée de Cédric Lewandowski à la tête du parc nucléaire et thermique. Avec tous les dossiers qu’il a gérés, le bureau de Lewandowski est une légende au cœur de l’appareil d’état. Il est actuellement à la tête du département innovation d’EDF, où il a fait toute sa carrière. À part durant le quinquennat Hollande, il a été pendant 5 ans le très influent directeur de cabinet de Jean-Yves Le Drian à La Défense, qu’il a quasiment formé à ce poste.
Cédric Lewandowski a une passion : la discrétion. C’est ainsi qu’il est devenu une des personnes les plus influentes dans les coulisses de la machine d’état, ce qui lui a valu quelques ennemis. C’est lui qui structure la politique africaine dans le sillage des opérations militaires au Mali et dans le Sahel, qui change la doctrine de négociations pour la libération des otages français en Afrique, n’hésitant à entrer en bras de fer avec le patron de la DGSE de l’époque.
Surtout, il a durant 5 ans enfoncé au canon toutes les positions de Bercy et gagner tous ses arbitrages, au grand dam d’un certain tandem de Bercy : Alexis Kohler et Emmanuel Macron. D’où la première décision du nouveau secrétaire général de l’Elysée Alexis Koehler en 2017: renvoyer Lewandowski à EDF. Depuis de l’eau a passé sous les ponts. Emmanuel Macron a donné son feu vert pour que Cédric Lewandowski prenne la tête du nucléaire français comme la propose Jean Bernard Lévy le patron d’EDF reconduit dans ses fonctions. Un choix inhabituel, car ce Lyonnais bientôt cinquantenaire et passionné de géopolitique n’est pas issu de la tribu du nucléaire.
C’est un poste éminemment stratégique. Avec la loi sur l’énergie qui arrive à l’assemblée en juin
Et avec la question cruciale du traitement des déchets nucléaires, il va falloir que la décision soit prise d’enfouir ou pas les déchets pour des milliers d’années. On en parle régulièrement à ce micro car le sujet est majeur. Le sarcophage de Bure sera-t-il la meilleure solution ? Des députés de la majorité posent la question régulièrement au gouvernement. Les élus de sensibilité écologistes pointent un texte moins ambitieux qu’annoncé, alors que le programme de la liste Renaissance affiche un souci de la transition énergétique.
En réorganisant EDF avec une nouvelle gouvernance au nucléaire, le gouvernement réaffirme que le nucléaire est une priorité pour maintenir à la fois une électricité abordable, malgré des tarifs qui augmentent, et surtout une indépendance en approvisionnement. C’est aussi la garantie d’une souveraineté maintenue un des enjeux des élections de dimanche.
Source: europe1