La visite du ministre des Affaires étrangères algérien, Ramtane Lamamra, au Mali [du 1er au 3 septembre] a revêtu une importance particulière. Elle intervenait en effet [quelques jours seulement après] celle d’Emmanuel Macron en Algérie [du 25 au 27 août], elle-même largement consacrée à la situation au Mali.
D’après les accords établis lors de ce voyage, Paris s’engage à ne pas interférer dans les choix régionaux de l’Algérie, donnant à Alger un rôle accru pour assurer la stabilité au Sahel, en coordination avec les pays voisins.
Selon un responsable algérien au fait de ces questions s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, “l’Algérie a réalisé de grands progrès pour imposer ses propres points”. Alger aurait notamment obtenu des “garanties politiques sérieuses de la part de Paris pour qu’il n’y ait pas de répétition des politiques erronées qui ont compliqué la situation dans la région, comme en Libye, au Mali et ailleurs”.
Ces garanties consistent “à respecter les choix des dirigeants politiques du Mali et des pays du Sahel et à laisser à l’Algérie une grande latitude dans ses relations avec les dirigeants des pays voisins, notamment du Mali. Et cela afin de garantir le retour aux mécanismes constitutionnels et d’aller de l’avant sur la voie de l’application des accords de paix d’Alger” de 2015.
Dans la boucle
Il est probable que Ramtane Lamamra a mis le président de la transition malienne, Assimi Goïta, et le Premier ministre par intérim, Abdoulaye Maïga, au courant des détails de ces accords algéro-français au sujet du Mali.
[Et cela d’autant plus que, le 3 septembre], Ramtane Lamamra a présidé la sixième réunion de suivi des accords de paix et de stabilité au Mali, issus du processus d’Alger de mai 2015.
Qui plus est, l’Algérie préside le groupe de médiation internationale sur le Mali