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«En Libye, tout le monde sait où les djihadistes se retrouvent»

Nouveau sanctuaire des djihadistes du Nord-Mali, la Libye est devenue une véritable poudrière. Et rien n’est fait pour endiguer ce phénomène. “La voie est libre, ils peuvent aller et venir à n’importe quel moment”, prévient le dirigeant d’une ONG amazigheactive en Libye qui s’exprime sous le couvert de l’anonymat.

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Trois ans après l’intervention de l’Otan en Libye et la chute du régime Kadhafidans la foulée, le pays est confronté à une grave crise sécuritaire. De nombreuses régions échappent totalement au contrôle de l’Etat, comme laCyrénaïque où l’autonomie a été plusieurs fois proclamée.

Livrée aux milices, la Libye peine à relancer son économie, malgré ses importantes ressources énergétiques. Début avril, la production de pétrole stagnait à 250’000 barils/jour, contre près de 1,5 million b/j en temps normal.

L’Etat manque de moyens pour sécuriser ses 4000 kilomètres de frontières où prospèrent les trafics en tout genre.

“Des convois de drogue arrivent tous les jours” 

“La drogue, c’est comme la cigarette, ça circule beaucoup dans la région. Des convois continuent d’arriver, tous les jours. Ils traversent la Libye pour aller enEgypte ou en Europe. C’est un marché gigantesque”, confirme l’activiste amazigh dans un entretien avec Le Courrier du Sahara. Le poste-frontière de Ras Jedir, entre la Libye et la Tunisie, est l’un des accès privilégiés par les trafiquants. Selon un rapport de la Banque mondiale publié en décembre 2013, 328’000 tonnes de produits de contrebande transitent chaque année par ce poste donnant accès à la plaine littorale tunisienne.

Les mêmes voies sont utilisées par les djihadistes qui sont également très présents aux frontières algérienne, nigérienne et libyenne. “Le sud de la Libye est ouvert. Ils peuvent aller et venir à n’importe quel moment. Les islamistes de l’Azawad ont des contacts jusque dans le nord-est de la Libye. Certains d’entre eux remontent jusqu’à Derna, sur la côte méditerranéenne. C’est une réalité”, prévient le militant amazigh, fin connaisseur du sud de la Libye.

Plusieurs camps djihadistes localisés 

La situation est connue des services de renseignements occidentaux. Plusieurs camps d’entraînement djihadistes ont été localisés il y a plus d’un an, dans les environs d’Ubari dans le sud-ouest du pays et aux alentours de Ghadames à proximité des frontières algérienne et tunisienne, comme le rappelle régulièrement le spécialiste de la Libye Samuel Laurent, auteur de «Sahelistan» (Éditions du Seuil – mai 2013).

 

“Il y a de nombreux camps islamistes en Libye, également dans la région deDerna et de Benghazi. Et tout le monde sait où ces camps se trouvent. C’est un fait que la communauté internationale néglige. Les camps d’Ansar al-Charia par exemple sont, d’une certaine manière, reconnus et légitimés par le pouvoir. Je lis dans la presse que la communauté internationale cherche les islamistes. Mais tout le monde sait où ils se retrouvent”, estime l’activiste amazigh libyen.

Une économie en lambeau 

Les djihadistes s’activent dans une région particulièrement fragile. L’Etat n’est pratiquement pas représenté dans le sud de la Libye et l’économie est en lambeau. Malgré ses importantes réserves pétrolières, le pays n’est pas en mesure d’approvisionner ses habitants. Des files d’attente de plusieurs kilomètres se forment régulièrement devant les stations-service des principales villes du sud de la Libye. Dans la région d’Ubari, un seul établissement bancaire est encore capable de fournir des devises à ses clients.

 

“L’Etat néglige totalement le sud de la Libye. Savez-vous que les Touaregs employés dans la fonction publique ne perçoivent plus de salaires depuis le mois de novembre, faute d’avoir reçu leur numéro d’identification nationale. Comment font-ils pour vivre? D’autant plus que les banques n’ont plus de fonds. C’est un avenir sombre. Ces gens sont armés. Il y a plus de 6’000 soldats qui n’ont pas encore leur numéro national. Imaginez la catastrophe s’ils ne perçoivent plus leurs salaires. Comment pourrons-nous les empêcher d’accepter les rémunérations que pourraient leur proposer les islamistes pour les recruter. Ils sont pauvres, c’est une question de survie”, prévient le militant amazigh.

Source: Le Courrier du Sahara

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