A travers une conférence de presse, la Coalition citoyenne de la société civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale au Mali (CCSC/PURN) a présenté, le vendredi 24 septembre 2021, son 6è rapport citoyen sur la crise multidimensionnelle au Mali, les défis, les enjeux et la responsabilité de la communauté internationale dans la gestion de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.
Cette rencontre qui a eu lieu à l’hôtel de l’Amitié de Bamako, était animée par l’ancien Premier ministre Hamed Mohamed AG HAMANI, président de la Coalition. C’était en présence du représentant du ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile ; du DG de l’École de la paix Alioune Blondin Bèye ; du représentant de la Fondation FREDRICH EBERT STIFTUNG, ainsi que des membres de la CCSC/PURN.
Le but de cette rencontre avec les hommes de médias, selon les initiateurs, était non seulement de faire le bilan de la crise multidimensionnelle que traverse notre pays, mais également faire le point sur l’état de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali.
Après les discours, le 6è rapport, un document de 36 pages, a été présenté par Sabane Ibrahim TOURE, secrétaire général de la Coalition.
Dans les échanges, les préoccupations des intervenants ont porté sur ; l’armée malienne, l’organisation des élections, la prorogation de la Transition et l’organisation des Assises nationales.
A toutes ces questions, le conférencier Hamed Mohamed Ag HAMANI a donné des réponses.
Parlant de l’armée, le Président de la Coalition citoyenne de la société civile a expliqué que la démocratie avait détruit notre armée depuis 1991, sollicitée aujourd’hui partout par les Maliens à protéger les populations et le territoire national. Il reconnaît que cette demande de la sécurité sur l’ensemble du territoire est un droit du Peuple.
« On a dit ici que le Peuple malien n’a plus besoin d’armée forte. Tous les maux dont souffre le Mali aujourd’hui, on dit que ça provient de l’armée à savoir la corruption, les exactions. On l’a privé de tous les moyens jusqu’en 2012. Cette vérité fait mal mais on ne doit pas l’occulter », a indiqué l’ancien Premier ministre.
Évoquant l’organisation des élections, le président de la CCSC/PURN a fait savoir que son organisation, depuis le coup d’État de 2020, avait des propositions par rapport à la bonne gestion de la Transition.
Selon lui, la Coalition citoyenne a demandé de réduire la dimension du programme de la Transition pour ramener à la seule organisation de l’élection présidentielle qui pourrait être possible dans le contexte actuel comme en 2013.
Ensuite, il a informé que tout le reste du programme de la Transition (questions institutionnelles, politiques, sécuritaires et économiques) devrait être mis dans une ‘’Charte’’ qui serait élaborée par la Transition en vue de de la ‘’Refondation de l’État’’ avec une nouvelle Constitution.
Pour que cette mission soit menée à bien, Hamed Mohamed Ag HAMANI estime qu’ il faudrait obliger tous les candidats à l’élection présidentielle de signer cette Charte.
Selon les termes du 6è rapport alternatif, la Coalition citoyenne de la société civile soutient, en terme claire, la priorisation absolue d’élection présidentielle dans le temps qui reste à la Transition, en vue de disposer d’institutions légales et légitimes (Président de la République et le gouvernement) qui procéderont, à leur tour, aux réformes institutionnelles, politiques et administratives, conformément à la Charte politique adoptée.
Concernant les Assises nationales, l’ancien Premier ministre a expliqué que les conférences nationales et les assises nationales sont les mêmes. Seulement, dit-il, il y a juste le jeu de mots qui est propre aux politiciens.
« Ces assises, on en parle comme si on est déjà dans les débats des Assises nationales. Pour que ces assises nationales produisent un effet, il faut d’abord qu’elles soient suffisamment préparées sinon on assistera à ce qu’on a reproché au Dialogue national inclusif (DNI) », a-t-il alerté.
Par ailleurs, le conférencier a dénoncé le mot ‘’ inclusivité’’ au cours de ces Assises nationales. Pour lui, si l’inclusivité veut dire la participation active réelle des populations, on est loin de l’inclusivité. Parce que, selon lui, dans plusieurs localités du pays, on ne peut même pas mobiliser les populations pour qu’elles disent leurs points de vue par rapport à leurs préoccupations, faute de sécurité. Ainsi, Hamed Mohamed AG HAMANI regrette que tout soit organisé ici à Bamako au nom du citoyen lambda.
Par SABA BALLO
Source : Info-Matin