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Election présidentielle du 29 juillet prochain : Tout pour décrédibiliser les plus sérieux adversaires ?

Des associations de jeunes sont en train d’être montées de toutes pièces par certains caciques proches du pouvoir pour décrédibiliser les plus sérieux concurrents du président sortant dans la perspective de l’élection présidentielle du 29 juillet prochain. D’autres moyens pourraient être mis en branle pour le même objectif…

– Pour le pouvoir, le fait que les opposants aient pu caresser le vœu (et l’ont même exprimé publiquement à travers le fameux « Boua ka bla ») de voir le président sortant renoncer à briguer le renouvellement de son mandat est un crime de lèse-président ! Ces opposants ont pu ainsi semé le germe d’une certaine hostilité des populations vis-à-vis du président sortant. Ce qui a pu plomber davantage la popularité du candidat-président. Et l’on verra par à-coups quelques manifestations de rejet à l’endroit du locataire du palais de Koulouba. Ce fut le cas récemment lors de la célébration de l’Aid El Fitr où certains jeunes, apparemment acquis à l’opposition, ont pu huer le chef de l’Etat, après son départ de la grande mosquée de Bamako. Les services de la sécurité présidentielle ont dû jouer avec tact pour que ces jeunes ne se fassent pas beaucoup entendre…

Même si ce climat de défiance et  de rejet à l’endroit du président sortant émane plus du travail de sape des activités comme Ras Bath du CDR, le pouvoir le ressent comme une injure à l’autorité du président de la République. Car, expliquent des cadres du gouvernement, avant d’être candidat, IBK demeure le président de tous les Maliens jusqu’au 4 septembre prochain, date de la fin de son premier quinquennat et d’investiture du « nouveau » président. Le fait donc que les opposant aient créé et attisé ce courant d’hostilité contre le président- candidat mérite, à leurs yeux que tout soit mis en œuvre pour une réplique à hauteur de l’offense.

C’est ainsi que, des stratégies seraient en train d’être élaborées pour que dans les prochains jours, les candidats opposants les plus craints soient le plus vilipendés au sein de l’opinion. Il nous revient que ces stratégies passent aussi et surtout par une campagne de communication hautement préjudiciable à l’image des prétendants au palais de Koulouba comme le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé et le leader de l’ADP-Maliba, proche du Chérif de Nioro, Aliou Diallo.

Pour certains hauts cadres du pouvoir, il sera question de mettre les moyens dès avant le début de la campagne, qui commence le 7 juillet prochain, pour que les « dossiers sales » de ces deux personnalités soient sur la place publique.

C’est cette méthode de dénigrement systématique qui aurait déjà commencé par le récent titre à la une de l’hebdomadaire Jeune Afrique attribuant à Soumaïla Cissé les propos « Moi ou le chaos » à une interview accordée à ce journal. Il apparaît à travers ce titre (qui ne ressort aucunement des propos de l’interviewé) que Soumaïla Cissé serait prêt à mettre le feu au pays. Ce qui aura le mérite de susciter l’ire des Maliens contre l’opposant en chef. Certains électeurs naïfs seraient donc tentés de croire que M. Cissé est égoïste et est prêt à brûler le pays s’il ne se fait pas élire. Ce qui est à mille lieues de la réalité. Jeune Afrique serait donc, selon des observateurs avisés, mis à contribution par le pouvoir pour torpiller les chances de la candidature du chef de file de l’opposition malienne.

En outre, des associations et groupes d’activités et de plusieurs jeunes seraient en train d’être mises sur pied pour publier, tenir des conférences publiques sur d’éventuelles « casseroles » que traineraient ces deux concurrents du président sortant. Des internautes et autres spécialistes de montages d’images seraient aussi contactés pour la confection de vidéos foncièrement défavorables à ces concurrents d’IBK.

Il est aussi possible que le camp de ces opposants aussi ne se laisse pas faire dans cette éventualité. L’on se rappelle qu’en 2013, à l’entre-deux tours de la présidentielle, face à certaines accusations, Soumaïla Cissé avait protesté : « Qu’on ne m’oblige pas à dire certaines choses… », expliquant qu’il a été ministre de l’Economie et des finances d’un certain Ibrahim Boubacar Kéita Premier ministre sous le président Alpha Oumar Konaré et si magouilles il y a eu en ces moments, cela ne pouvaient se faire qu’avec l’implication du chef du gouvernement…

Avec le risque de cette guerre de communications et de dénigrements, l’on se demande si des acteurs institutionnels comme le Comité national de l’égal accès aux médias d‘Etat, l’Autorité de protection des données à caractère personnel ne doivent pas, d’ores et déjà, mettre sur pied un dispositif de bonne conduite pour le scrutin présidentiel du 29 juillet soit véritablement une « fête de la démocratie ». Et, non un combat de titans où tous les coups seraient permis ? Il urge que les acteurs majeurs de la compétition électorale parviennent rapidement à la signature d’un code de bonne conduite de bonus pater familias afin de préserver un climat de fair-play et de civilités réciproques lors de la prochaine campagne électorale.

Boubou SIDIBE

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