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Effondrement de l’Etat malien suite à la crise sécuritaire de 2012 : Dr Alhassane Gaoukoye revient sur les évènements à travers son ouvrage ” Conspiration au Mali et au Sahel “

Les locaux de l’Alliance malienne pour refonder la gouvernance en Afrique (Arga-Mali) ont abrité, le vendredi 27 avril dernier, le lancement du livre du Dr Alhassane Gaoukoye, Professeur à la Faculté des sciences humaines et des sciences de l’éducation (Fshse). L’ouvrage est intitulé : ” Conspiration au Mali et au Sahel “. C’était en présence de plusieurs personnalités du monde universitaire.

Pour l’auteur, ce livre, composé de sept chapitres, est une réflexion sur la crise majeure qui a secoué le Mali en 2012, point de départ de l’effondrement de l’État suite au massacre des militaires de l’unité méhariste du camp d’Aguelhoc par les combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla), Ançar Dine et du Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’ouest (Mujao). Selon lui, l’ouvrage est structuré autour de récits vivants et authentiques de rescapés militaires, de témoignages directs de plusieurs habitants de Gao, Ménaka, Kidal, Bourem, d’hommes de médias, d’enseignants martyrisés par le Mnla et le Mujao, de téméraires imams aux premières lignes pour élucider la destruction des principales infrastructures socio-économiques des 7ème et 8ème régions du Mali et combattre l’idéologie raciste du Mnla et l’hérésie du Mujao.

L’attachement indéfectible  des populations locales du  nord à l’armée nationale et  au gouvernement malien

Pour cerner les contours de la crise, l’auteur a esquissé une analyse historique de la lettre de mai 1958 des leaders arabes de Goundam, de Tombouctou et de Gao adressée au Général De Gaulle, exploré les représentations populaires et scientifiques relatives au mot Azawad. À cet effet, il a passé en revue les accords et pactes signés entre différents mouvements rebelles et régimes successifs de 1990 à 2006, décrit la chute des principales villes, les exactions des populations par le Mnla, le Mujao et l’armée sur certains compagnons d’armes.

Il a saisi l’occasion pour rappeler la résistance des imams, des journalistes, des jeunes de Gao contre les forces d’occupation. Et de retracer l’euphorie de la reconquête des régions occupées par les armées maliennes et françaises, les protestations des populations de Ménaka contre la Mission onusienne au Mali, la lente crise de confiance entre les forces internationales, les populations et le début de la constitution des groupes armés locaux pour combattre le Mnla, les tensions entre les leaders des groupes armés, le Mnla et la Communauté internationale.

À la lumière des données analysées, l’auteur a réfuté toutes les thèses de négation du Mali, de complicité entre populations locales et Mnla d’une part, et le Mujao d’autre part. Il a souligné l’attachement indéfectible des populations locales à l’armée nationale, au gouvernement du Mali garants de leur sécurité et de leur bien-être. “De l’analyse croisée des données issues de la littérature scientifique relative à la chute éclaire des 2/3 du Mali, de l’analyse de contenu des principaux discours des leaders du Mnla, des journalistes de Gao et ceux des imams, le séisme qui frappa les régions de Gao, de Kidal, Tombouctou et même Mopti, loin d’être une simple rébellion se réduit à une invasion, une conspiration contre le Mali entretenue par des puissances occidentales et arabes (France, Qatar, etc.), des pays africains voisins (Mauritanie, Burkina Faso, etc.) et joué à la perfection comme une pièce de théâtre par le Mnla et ses alliés d’Ançar Dine et du Mujao”, a-t-il déploré.

D’après lui, cette crise censée concerner spécifiquement le Mali doit évoluer puis inclure plus tard le Burkina Faso, le Niger. Ces trois États constitueront le futur noyau de l’État islamique prôné par le Mujao, le Mnla et leurs parrains occidentaux, arabes.

Les leaders africains du Sahel hypnotisés par les puissances occidentales

À l’entendre, au-delà de l’indépendance chimérique de l’Azawad prônée par le Mnla avec ses soutiens politiques et médiatiques européens, la conspiration contre le Mali et les pays du Sahel représente une véritable recolonisation, une main basse préméditée, programmée sur les richesses du sous-sol ouest-africain, un repositionnement dangereux au Mali de nombreuses puissances occidentales et régionales aux intérêts divergents à la recherche des ressources rares (eau, terre rare, cobalt, étain, etc.).

Pour réussir leurs forfaits macabres, ajoute-t-il, ces puissances occidentales prédatrices ont hypnotisé les leaders africains du Sahel. Aussi, elles s’évertuent à affaiblir les armées nationales et la société civile, à financer des groupes armés terroristes, à constituer des forces transnationales regroupant plusieurs bataillons d’armées ouest-africaines, véritables milices supplétives des puissances occidentales pour lutter contre le djihadisme.

Pour conjurer la conspiration au Mali et au Sahel, l’auteur du livre appelle tous les Maliens et les Sahéliens à une cohésion des forces patriotiques nationales, les Africains pour défendre les intérêts de leurs compatriotes, à transcender les conflits intercommunautaires, à revaloriser la gestion locale des conflits par l’implication des leaders crédibles et impartiaux, à dénoncer les ingérences extérieures et à éviter l’internationalisation des conflits frontaliers, à réhabiliter l’autorité de l’État.        

       Boubacar PAÏTAO

Source: Aujourd’hui-Mali

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