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EDM-SA sous perfusion : 100 millions de Fcfa par jour pour carburer

Pour permettre à EDM-SA de faire tourner ses machines, le gouvernement est obligé de mettre tous les jours la main à la poche. Le directeur général de l’entreprise s’est presque aménagé un petit bureau au niveau du Ministre de l’Economie et des finances. Car, pour permettre à notre fournisseur d’électricité de satisfaire ses engagements vis-à-vis de sa clientèle, le gouvernement est obligé de mettre chaque jour la bagatelle de 100 millions de Fcfa à la disposition de EDM-SA, soit une subvention annuelle d’environ 36,5 milliards Fcfa.

 

energia mali edm

L’EDM-SA est obligé de couper le courant car le courant de sa caisse est coupé. Cette métaphore vise à expliquer que notre grande société d’électricité est incapable de recouvrer l’équivalent de la somme journalière qu’on l’impose. A savoir 100Millions de nos francs. Pourtant l’ EDM-SA est dans cette situation, il y a plusieurs années. C’est pourquoi, à défaut d’un investisseur stratégique, les agents du Fonds monétaire international (FMI) ont proposé au gouvernement de relever le niveau de facturation.

 

Il faut rappeler que la descente aux enfers de l’EDM-SA date des années 1990. Elle découle des mauvais choix dans les investissements et de politique commerciale. Dans les 80, en dehors de Bamako et les villes qui abritent des installations qui nécessitent l’électricité 24/24, comme les barrages de Markala, de Sélingué et de Manantali, et certaines grandes villes de l’intérieur, la fourniture de courant dans les autres localités se faisait de façon ponctuelle dans la journée. A Kita, par exemple, le courant était fourni 12 heures sur 24. Sous la troisième République, les nouvelles autorités ont exigé de l’EDM-SA la fourniture du courant 24/24 dans toutes les localités couvertes par le réseau, sans tenir compte de la rentabilité économique de ce choix, qui répondait plutôt  aux impératifs politiques qu’économiques dans ces localités. Cette situation n’a pas manqué de creuser le déficit. A la fin des deux mandats d’Alpha Oumar Konaré, l’ardoise de dettes d’EDM-SA était déjà remplie. Durant, les 10 ans d’ATT, le gouvernement n’avait pas d’autre choix que de maintenir l’entreprise sous perfusion. Idem, pour le gouvernement de la Transition.

 

Aujourd’hui le gouvernement Tatam Ly ne peut faire autrement que maintenir le rythme. L’énergie est d’abord une question de souveraineté. Avec le coup élevé des intrants, notamment les hydrocarbures sur le marché international, il est évident qu’aucun investisseur étranger n’acceptera d’injecter son argent dans une entreprise plombée. Les concessionnaires français et canadiens, qui s’étaient lancés dans l’aventure au début des années 2000 ont appris à leurs dépends. Ils ont été obligés de lâcher prise. La méthode de gestion proposée par la direction d’alors s’est butée à une muraille de fer, hostile au changement et à la pression des Autorités politiques d’alors, qui imposèrent à la direction de l’entreprise, la réduction du coup du kilowatt. Mais, à beau jouer au petit malin dans les affaires, on finit toujours par se faire rattraper par la réalité économique.

Mohamed A. Diakité

SOURCE: Tjikan

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