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Editorial: L’inquiétant signal de Hollande à IBK

En boycottant purement et simplement la cérémonie très solennelle de signature de l’Accord de paix au Mali, les autorités françaises ont-elles lancé un message qui prête à confusion aux Maliens et à leur président ? Difficile de soupçonner le contraire.

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Beaucoup osent croire, en tout cas, que l’absence des plus hautes autorités françaises à la cérémonie est inquiétante pour le président Ibrahim Boubacar Kéïta qui n’a pas toutes les cartes en main, dans cette crise que traverse le Mali. Loin s’en faut. IBK qui attendait son homologue, son « ami » son « frère » ou du moins Laurent Fabus, Ives le Driant ou en tout cas une personnalité de haut rang française a vu la France brillé par son absence. Il s’est contenté d’un envoyé de moindre calibre. Cette France dont IBK se veut très proche et partage avec son président la même « religion », l’International socialiste, ne joue pas manifestement franc jeu avec lui.

Maninka bon teint, IBK connaît les vertus de la franchise, le respect de la parole donnée. Mais apparemment ces valeurs ne fondent pas les relations internationales. François Mitterrand ne disait-il pas que « la France n’a pas d’amis mais des intérêts ».

Combien de temps fraudait-il pour que les Africains comprennent enfin que les relations internationales ne sont fondées que sur des intérêts mercantilistes ? Le temps n’est-il pas venu pour le Mali de chercher à composer avec d’autres puissances pour équilibrer la balance ? Comme l’a souligné le président IBK dans son solide discours du 15 mai, les Maliens sont maintenant à mesure de comprendre les relations internationales. Histoire d’expliquer que le jeu des Nations unies et de certaines puissances sont désormais à découvert.

En brillant par leur absence à la cérémonie de signature de l’accord, la France et la Cma donnent à redire sur leur supposé lien. Ce n’est pas fortuit ! Les déclarations teintées d’hypocrisie dont le Quais d’Orsay s’en est fendues avant la signature de l’accord pour appeler la Cma à parapher et à signer l’accord est symptomatique du comportement de cette France. Une France dont les autorités se sentent pleinement à l’aise dans un jeu trouble que les diplomates maliens ont du mal à comprendre ou à accepter. Même si la langue du président IBK commence à se délier à ce sujet. Toujours est-il que le mauvais signal de François Hollande inquiète l’entourage du président IBK.

La recrudescence des attaques de la coalition islamo-arabo-touarègue dans le nord est de nature à pousser l’armée malienne à la faute afin de faire voler en éclat l’accord. Mais IBK n’a pas caché son outrecuidance à maintenir le cap de la non-violation du cessez-le-feu. Mais va-t-on continuer indéfiniment à croiser les bras face aux attaques des villes, villages et autres hameaux ? Rien n’est moins sûr. Et maintenant ! A quel saint se vouer ?

 

 Alhassane H. Maïga

Source: Le Matin

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