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Editorial: La troisième honte du Mali

Le premier contingent de 750 soldats, en formation à Koulikoro, dans le cadre de la mission de formation de l’UE, devait sortir ce samedi 8 juin pour rejoindre leurs frères d’armes à Anefis, dans la perspective d’une lutte armée pour la conquête de Kidal, dès ce mardi, en cas d’échec des négociations de Ouagadougou. Seulement voilà : les soldats concernés pour ne pas monter au front ont formulé deux revendications inacceptables. Il s’agit de l’octroi de primes et de galons. La hiérarchie a été catégorique en rejetant leurs prétentions. Conséquence : la sortie n’a pas eu lieu. Les militaires ont donc été mis en congé, en attendant des sanctions, qui pourront aller jusqu’à la radiation.
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Faut-il rappeler qu’ils ont reçu une formation de spécialisation en télécommunications, en artillerie et en génie, commencée en début avril 2013. S’y ajoutent des forces spéciales, des tireurs d’élite. C’est une formation de haut niveau dans le cadre de la restructuration de notre armée. Son but à terme est de former et d’entrainer près de 3000 soldats, en 15 mois au Centre de formation de Koulikoro.
Voilà qu’avec la première vague seulement, l’indiscipline refait surface, en ce moment exceptionnel de la vie de notre nation, où le don de soi devrait être une règle pour tous, et surtout pour les militaires dont le serment est le sacrifice suprême.

Ce comportement peu honorable de ce contingent est une honte pour le pays. Au moment où le monde entier, à travers l’ONU, est au chevet du Mali, il se trouve des soldats au sein de notre armée pour ternir davantage l’image du pays, décourager les bonnes volontés et, par la même occasion, retarder la libération de Kidal. Les agissements de ce contingent relèvent d’une trahison, laquelle ne devrait pas être tolérée.

Ça suffit ! Trop, c’est trop ! Après le putsch du 22 mars 2012, suivi de la conquête entière des régions du nord, avec les conséquences terribles que l’on sait, le Mali était tombé très bas. Plus bas que terre même, comme dirait Seydou Badian Kouyaté, l’auteur de notre hymne national. C’était la première grande honte du Mali démocratique. Comme si cela ne suffisait pas, des manifestants, soutenus par le capitaine Sanogo et ses suppôts, ont agressé le 21 mai le président par intérim, Dioncounda Traoré, dans son bureau à Koulouba. C’était une des rares fois où la presse américaine a parlé du Mali. Le monde entier s’en est offusqué. Les Maliens avaient honte, et surtout ceux de la diaspora. C’était la deuxième honte du pays.

Aujourd’hui, avec ce premier contingent militaire, formé par l’UE, l’émotion de la troisième honte nous étreint. Alors qu’on aurait pu l’éviter. C’est dire qu’il existe toujours des militaires, comme des civils, qui ne mesurent pas encore la gravité de la situation dans laquelle se trouve le Mali. Quel dommage !

Chahana Takiou depuis Paris

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