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Editorial : Et les écoliers du Nord ?

Le mot le plus usité au Mali, aujourd’hui, est sans nul doute le mot « grève ». Les différentes corporations du pays ont apparemment compris qu’avec le pouvoir actuel, il faut bander les muscles pour se faire entendre.  Il a fallu 38 jours de grève du secteur de la santé, avec son corolaire de morts, avant que le gouvernement malien et les grévistes trouvent enfin un accord. Un ouf de soulagement donc pour le citoyen lambda qui, en plus de faire face à la cherté de la vie, était privé de soins. Cependant la grogne sociale continue. L’éducation nationale est toujours secouée par des cessations de travail. En plus de la grève illimitée des enseignants de l’Enseignement Supérieur, les enseignants  regroupés au sein du collectif des syndicats de l’Education signataire du 25 octobre 2016 qui ont marché le mercredi 05 avril dernier sur l’ensemble du territoire malien et décrété une grève de 210 heures  le lundi 10 avril, ont déposé un nouveau préavis de grève de 15 jours et de 20 jours avec rétention de notes de fin d’année. Se dirige –t- on vers une année blanche ? Rien n’est moins sûr.

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Et que dire de la grève illimitée des enseignants du nord du pays décrétée le 11 février dernier ? Les enseignants des régions nord du pays réclament depuis 69 jours : l’intégration d’enseignants contractuels dans la fonction publique, l’indemnisation des enseignants restés dans le Nord pendant l’occupation jihadiste en 2012 et l’augmentation de la prime de zone, spécifique aux régions du Nord, actuellement fixée à 15 000 FCFA. Cette grève oubliée par les médias, dans leur agenda-setting, et diluée dans les revendications syndicales de « Bamako », prive les enfants du nord du Mali de l’un des droits les plus fondamentales : le droit à l’éducation.

Déjà confrontés à la pénurie d’enseignant et à la fermeture totale de plusieurs écoles dues à la violence qui sévit au Nord du Mali depuis quatre ans, les écoliers des régions septentrionales voient, ainsi, leur avenir hypothéqué par la sourde oreille du pouvoir qui refuse de prendre langue avec les enseignants grévistes du Nord pour trouver une solution afin qu’ils retrouvent le chemin de l’école.

Madiassa Kaba Diakité

Source: Le Républicain

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