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Éditorial : Arrêter les violences

Ces dernières 48 heures, tous les regards sont tournés vers la ville de Kayes. Pour des raisons que l’enquête déterminera, trois jeunes ont été tués par les forces de l’ordre. En réaction, la population a manifesté son mécontentement en saccageant la ville, en incendiant un des commissariats ainsi que la Préfecture malgré la présence du ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le Général Salif Traoré, envoyé pour calmer les esprits de ceux qui furent ses administrés du temps où il était gouverneur de la région.

 

Avant les tragiques événements de Kayes, ce sont les jeunes de la ville de Sikasso, manifestants contre l’arrêt de la Cour constitutionnelle en bloquant la Ville, qui avaient essuyé des tirs par balles ayant occasionné de nombreux blessés. On pourrait y ajouter les manifestations qui ont embrasé Bamako et certaines villes à cause de l’arrêt de la Cour Constitutionnelle, mais plus encore, contre le couvre-feu. Tout comme on pourrait remonter jusqu’aux événements de Niono ayant occasionné l’assassinat du commissaire de police de la ville. Cela fait trop de violences.

Cela fait trop de morts. Cela fait trop de sang versé. Il faudrait mettre fin à cette violence meurtrière. Pour le moment, on est frappé par le silence de structures comme la Commission nationale des Droits de l’Homme, de l’Association malienne des Droits de l’homme, nous faisant craindre une sorte de banalisation et d’indifférence face à ces violences d’un autre temps.

Les manifestations, qu’elles soient spontanées ou non, traduisent un malaise certain qui mérite d’être bien appréhendé afin d’y apporter les solutions idoines. Le désœuvrement des jeunes, le chômage ambiant, la morosité économique, l’insuffisance de perspectives créent une sorte de tension que la moindre friction exacerbe.

Le gouvernement devra veiller à concrétiser la promesse d’apporter toute la lumière, de saisir la justice et de prendre les sanctions administratives qui s’imposent. Cela pourrait atténuer les fractures entre les gouvernés et les gouvernants. Parce qu’il faudrait bien comprendre que les populations ont le droit d’être mécontentes et de manifester leur mécontentement sans être violentées.

 

Akhimy MAIGA

Nouvelle République

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