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Édito : Une fin si sombre pour « le Messie » ?

L’heure de la vérité ! On peut le dire ainsi, car c’est aujourd’hui que le président de l’Assemblée nationale sera élu par ses pairs. Le jeu s’annonce très difficile au regard des tensions qui l’ont précédé, c’est-à-dire la période de campagne de positionnement des candidats. Oui des candidats, car ils sont plusieurs du camp des soutiens au régime. Un constat inédit sous le règne d’IBK. En 2013, Issiaka Sidibé était le seul au compte de la majorité présidentielle. À l’époque, le sens de l’union semblait prévaloir afin de faire efficacement front commun face aux défis du moment. Le bilan après plusieurs années ? Le résultat est en dessous de l’objectif recherché. Cela résulte de l’émulation négative qui animait des décideurs. Envahis par des esprits d’intérêt personnel, ils ont oublié la République.

Alors est-ce le moment d’agrandir la plaie ? À mon avis, les enseignements à tirer devraient se solder au recollage des morceaux de ces soutiens au régime pour deux raisons : sauver le bilan d’IBK afin de se faire une aura auprès des électeurs et ensemble se comprendre et désigner un candidat unique pour la succession d’IBK en 2023.

Pitié pour ces pauvres ! Ils ont préféré prendre le sens interdit et vu la division patente si profonde, il serait très difficile de se retrouver pour une cause commune dont les intérêts seront bénéfiques à eux tous.

C’est au sein du parti présidentiel que le bal a été ouvert. Les prétendants n’ont pas pu s’entendre. Alors bonjour à l’effritement. Les soutiens de Moussa Timbiné et Mamadou Diarrassouba perdent la raison. Ils transportent les débats sur la toile mondiale tout en usant des moyens pour se détruire. Au sein même du parti, les chefs se sont montrés incapables de rappeler les uns et les autres à l’ordre et trouver un candidat de consensus. Treta pour Diarrassouba, IBK pour Timbiné ? Cette information a fait le tour du monde sans être démentie et la rentrée parlementaire du RPM vient de prouver à suffisance le malaise, car Issac et Timbiné ont claqué la porte et le vote entre Me Baber Gano et Diarrassouba a donné vainqueur le second. Donc il est officiellement le porte-étendard du parti. Comment gérera-t-il, Diarrass, la suite sans l’aval officiel, le soutien du président d’honneur, mais aussi de la famille présidentielle, Karim et Ami, qui ont un pouvoir de décision considérable sur tout dans ce pays ? On le saura aujourd’hui.

Ce qui vient compliquer l’équation, c’est la position de l’ADEMA qui a pris cette fois-ci sa responsabilité en désignant un candidat au compte du parti. À y analyser de près, cette candidature cache beaucoup de zones d’ombres. Et l’on est même tenté de se poser la question si l’ombre de la main d’IBK ne s’y trouve pas. Ce, pour la simple raison que sa propre famille n’a pas pu s’entendre. Bon, l’on sait tous aussi que c’est une famille de façade, car IBK n’a jamais compté sur le RPM pour la gestion de son pouvoir. Ne me parlez pas d’Issac à la tête de l’AN en 2013 au compte du RPM. C’était une recompose familiale plutôt qu’un acte politique. C’est ça le bien-fondé de la chose. Les liens entre lui et la famille IBK justifient largement le choix.

Le sort de ces deux formations politiques est entre les mains des plateformes de partis politiques dirigées par Tiéman Hubert Coulibaly, Housseini Amion Guindo ; les clans Alou Boubacar Diallo de ADP MALIBA et Soumeylou Boubeye Maiga… le parti du chef de file de l’opposition, URD de Soumaila Cissé.

Les candidats du RPM, Timbiné et Diarrassouba, annoncés comme les deux favoris sont sur une pente glissante, car le rapport entre le parti au pouvoir et la plupart de ces formations politiques s’est sanctionné par le divorce. Accepteront-ils de jeter leur dévolu de nouveau sur le candidat d’un parti qui a plus contribué à leur asphyxie qu’à leur essor ?

En tout cas, ce lundi est un jour décisif pour le reste du mandat d’IBK. Mais une chose est sûre, que ce soit l’un ou l’autre, le RPM ou l’ADEMA au perchoir, le Président de la République pourra difficilement faire face aux chantiers. Au sortir de l’élection, il n’aura plus une majorité forte, mais des groupuscules qui feront un semblant acquis à sa cause, mais leur objectif premier sera de préparer la succession d’IBK que de l’aider à sauver son bilan.

Une fin si sombre pour IBK, appelé en 2013 « le messie » ?

Boubacar Yalkoué

Source: journal le Pays-Mali 

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