Après les propos blasphématoires proférés, à l’encontre de l’Islam par un individu, dans une vidéo (devenue virale) postée sur les réseaux, l’ensemble de la Communauté musulmane s’est fortement indignée. Pour démontrer sa ferme opposition auxdits propos mais aussi et surtout son poids démographique et son pouvoir de mobilisation au Mali, le Haut Conseil Islamique a organisé, le vendredi 04 novembre sur le boulevard de l’Indépendance, un méga meeting. Incontestablement, l’évènement a été une véritable démonstration de force.
C’est une réalité, des dizaines de milliers de fidèles musulmans ont grandement répondu à l’appel. Quasiment, tous les dignitaires musulmans y étaient présents aux côtés de Chérif Ousmane Madani Haïdara, président du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM). En l’occurrence, l’Imam Mahmoud Dicko ou encore Cheick Soufi Bilal Diallo. Le lieu choisi pour la mobilisation, le Boulevard de l’Indépendance, n’est certainement pas fortuit.
A travers ce symbole de la souveraineté nationale du Mali qu’est la Place de l’Indépendance, la Communauté musulmane (majoritaire dans le pays) a voulu prouver son unité. Alors que les dignitaires religieux ont profité de l’évènement pour faire passer des messages politiques forts à l’endroit du Pouvoir Public. C’est vrai, le Haut Conseil Islamique n’a pas manqué d’apprécier les déclarations de condamnation faites par les autorités de la Transition, et la promptitude des poursuites judiciaires engagées contre l’auteur des propos blasphématoires et ses présumés complices.
Toutefois, la Haute Instance des faitières musulmanes maliennes exhorte les pouvoirs publics à mettre rapidement un terme « aux activités de toute personne ou groupe de personnes jugées blasphématoires, menées au nom d’une compréhension erronée de la liberté d’expression et de la laïcité ». Ainsi lance-t-elle un appel à tous les médias, dans un souci de préservation de la paix sociale et du renforcement du bon vivre-ensemble au Mali, « à ne pas être les vecteurs de transmission de la haine contre l’lslam, religion de paix et de tolérance ». A bon entendeur, salut !
En s’adressant aux Pouvoirs Publics et acteurs Politiques, le Guide des Ançardines avertit : « Nous n’avons pas encore commencé à faire de la politique ». Est-ce à comprendre que dans un avenir proche, ils la feront ? De toute façon, Ousmane Madani Chérif Haidara àformuler, au cours du meeting, des récriminations contre la mise à l’écart du HCIM dans la composition des instances dirigeantes du pays, en l’occurrence, dans la composition des membres additifs du Conseil national de la Transition (CNT). Alors que le Guide des Ançardines s’est dit convaincu que le Pouvoir Public ne peut diriger le pays sans leur collaboration.
A l’analyse de son discours, le message est, on ne peut plus clair : les Hommes Politiques doivent se préparer instamment à accueillir les leaders religieux dans les arènes politiques nationales. Si c’est un secret de polichinelle qu’ils les côtoient déjà en faisant du lobbying, par contre, les leaders religieux se préparent, plus que jamais, en challenger politique contre les Hommes politiques classiques. Ils viendront certainement à visage bien découvert !
Même si la Constitution en vigueur ne permet pas la création de partis religieux, encore moins la participation des mouvements religieux aux scrutins nationaux, en revanche, rien n’interdit à un leader religieux d’être candidat (parce qu’il est citoyen à part entière) sous les couleurs d’un parti ou groupement de partis politiques. Attendons-nous donc à une telle hypothèse !
Gaoussou Madani Traoré
Source: Le Pélican