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Écoles au centre du Mali : Les djihadistes maitres des lieux

L’insécurité dans la région centrale du Mali est liée directement à la crise de 2012. La présence du MUJAO à Douentza, l’établissement d’AQMI et d’Ansar Dine jusqu’au Sud de la région de Tombouctou et dans le Nord de la région de Ségou ont offert aux populations des armes et des combattants. La trajectoire d’Amadou Kouffa aurait été probablement bien différente s’il n’y avait pas eu la création d’Ansar Dine, qui constitue une étincelle pour le centre du Mali. Là où on impose l’islam aux populations de force ce que l’on appelle la charia. Cette population est menacée, attaquée et tuée. Une situation qui ne dérange apparemment pas nos dirigeants.          

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Le Mali a connu une triple crise depuis 2012, une crise sécuritaire qui s’est manifestée par l’annexion de deux tiers de son territoire. Une crise politique avec un coup d’Etat suivi d’un retour heurté à la légalité constitutionnelle et une crise humanitaire avec l’exode de plusieurs centaines de milliers de déplacés dans les régions du Sud et aussi des réfugiés dans certains pays voisins.

Sur le plan sécuritaire, la menace djihadiste est à son paroxysme, les mouvements armés, forts de leur suprématie, ont poussé leur avantage plus au Sud, précisément vers Mopti. Ces groupes armés, continuent leurs menaces et pressions malgré la forte présence militaire internationale.  Et du coup, une insécurité totale s’est propagée au centre et vers le nord du Mali, une grosse peur dans le cœur des populations. La zone la plus touchée par cette insécurité est celle dite du Namplari, qui se situe dans le cercle de Niono. Elle s’étend jusqu’à la région de Tombouctou, la vallée du serpent. Les populations majoritairement sont les peulhs, sonrais et comptent aussi des kelTamasheq.

L’insécurité au Mali est associée à l’activisme djihadiste, incarné par Amadou Kouffa et de d’autres groupes djihadistes. La plupart de ces attaques sont de natures asymétriques et stratégiques, relevant de l’assassinat ciblé ou des embuscades par-ci et par-là. Les cibles de cette nébuleuse djihadiste sont les populations autochtones supposées hostiles, des présumés collaborateurs de l’administration ou de l’armée, des postes de l’armée ou des convois militaires attaqués mais de manière ciblée, des chefs de villages tués et remplacés par des sympathisants à leur cause.

Malgré tous ces agissements et assassinats, le gouvernement reste passif et parle d’insécurité résiduelle. Pourtant, cette insécurité est réelle, les populations la vivent de façon permanente et accentuée. Le gouvernement fait croire que tout va bien et que les choses sont en train de changer. Ce qui est le contraire, car chaque jour des attaques, des tueries  et des biens emportés. Dans certaines zones, l’enseignement est très menacé et est en danger.  Selon un témoin, ces djihadistes obligent de façon continue les enseignants des écoles fondamentales publiques, dans le centre du Mali à Mopti plus précisément à Bandiagara, à instaurer le franco-arabe dans le programme scolaire ou le pire des cas fait seulement du ‘’ maitrèssa’’, système arabe ou encore l’école coranique. Ces enseignants sont menacés à longueur de journée pour ceux qui refusent.  Selon notre témoin, plus de 5 villages dans cette localité sont concernés, les djihadistes viennent en groupe à moto, vont de village en village et font leur loi dans les écoles.

Autre chose assez inquiétante, selon nos sources, les enfants mendiants de la rue que l’on appelle communément ‘’ Guéribous’’ sont devenus les combattants des groupes armés, la plupart de ces enfants fréquentent les écoles coraniques appelées ‘’maitrèssa’’, les parents confient leurs enfants au maitre coranique, ce dernier utilise ces enfants comme source de revenue. Il demande aux enfants de lui chercher de l’argent en mendiant car selon la tradition c’est une forme d’éducation.

Livrés à eux-mêmes, ces enfants sont devenus des proies faciles pour les Djihadistes, ceux-ci les recrutent en leur proposant des sommes minimes et en leur disant que c’est pour la cause d’Allah. Du coup ces enfants se transforment en combattants et en kamikazes potentiels prêts à mourir pour la cause. Toujours selon nos sources, plusieurs enfants dans la situation ont été enrôlés dans les régions de Mopti, Gao et Tombouctou.

Historiquement la région de Mopti est loin d’être neutre. Elle abritait en effet la Dina portée par Cheick Amadou Barry, qui lança un Djihad pour purifier la société musulmane. Cet héritage, autant rejeté que revendiqué par Amadou Kouffa, a laissé une empreinte certaine dans l’enseignement islamique qui est pratiqué dans la région.

Nos dirigeants sont informés de tous ces faits et gestes mais font la sourde d’oreille. Ils ne bougent aucun doigt pour condamner ou pour dire qu’ils ne sont pas d’accord. Chacun d’eux a peur d’aller dans ces localités du pays ou pour s’y rendre, ils se déplacent par voie aérienne. Quel est le problème ? Que nous cachent-t-ils ? En tous cas, les populations s’interrogent sur l’impassibilité des gouvernants.

Hervé N’Depo

Source: figaromali

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