Si officiellement les enfants ont repris le chemin de l’école partout dans le pays, après trois mois de repos, à Médina-Coura en plein cœur de la capitale, les parents d’élèves en ont décidé autrement : pas aucun seul élève à l’école fondamentale Mamadou DIARRA N° 2 du quartier, tant que la montagne d’ordures qui jonche les alentours n’est pas enlevée.

Malgré l’instance des autorités locales, très tôt le matin, des parents et leurs enfants qui fréquentent cette école se sont donné rendez-vous pour exiger l’évacuation des ordures du site dépôt de transit de la commune II qui ont presque englouti une partie du mur de cet établissement. Ce dépôt de transit situé entre l’école fondamentale Mamadou DIARRA N° 2 et le Centre de formation professionnelle de Médina-Coura en face du stade omnisport Modibo KEITA déborde, depuis quelques semaines pour s’étendre sur les deux espaces scolaires.
S’opposant à la rentrée scolaire, les parents d’élèves estiment que l’environnent n’est plus propice pour donner des cours aux élèves. Pour cette raison, ils clament que les ordures soient évacuées avant que les élèves reprennent le chemin de l’école.
De leurs côtés, les responsables communaux disent comprendre la frustration de la population qui a raison de réclamer que leurs enfants étudient dans un environnement propre. Aussi, ont-ils informé les manifestants que des mesures sont en cours pour assainir les lieux, d’ici à quelques jours.
Sur place, on constatait déjà hier des bennes en train de transporter les ordures. Et l’on apprend des spécialistes qu’il faut plusieurs jours que pour le site soit mis en état.
Pour éviter que les enfants ne soient pas en retard sur le programme de l’année, les autorités locales demandent la clémence des parents et des enseignants de laisser les élèves prendre les cours.
Cet avis n’est pas partagé par une frange importante des habitants de ce quartier qui déclarent qu’ils laisseront leurs enfants partir à l’école à condition que le site soit totalement nettoyé.
Pour des individus plus exigeants, il n’est pas question d’ouvrir l’école tant que le site de dépôt de transit d’ordre n’est pas complètement fermé afin d’éviter toute situation malencontreuse.
« L’année dernière, à cause de cette situation, plusieurs salles de classe ont été fermées. On a décrié toujours cette situation et c’est le même cas chaque année. S’ils (les responsables locaux) ne prennent pas les mesures de la situation, nous ne pouvons pas laisser nos enfants partir à cette école pour qu’ils nous reviennent malades. C’est pourquoi je dis non à l’ouverture des classes », a martelé M. COULIBALY, parent de deux élèves qui fréquentent cette école fondamentale.
De même pour certains enseignants qui sont solidairement de ce combat des parents d‘élèves, ils nous confient que pendant certaines périodes de l’année, il est presque impossible de rester plus de deux heures dans certaines salles, à cause de l’odeur nauséabonde que les déchets dégagent. De même, ils pensent que ce combat n’est pas seulement celui des parents d’élèves, mais de tous les enseignants soucieux de travailler dans un environnement sain. Car tout comme les enfants, des enseignants affirment aussi craindre les conséquences sanitaires de cette situation.

Par Sikou BAH

Source: info-matin