Le ministre du Commerce, Abdel Karim Konaté, a inauguré lundi après-midi, à Dialakorobougou (sur la route de Ségou), le nouveau laboratoire national de métrologie d’une valeur de plus de 700 millions Fcfa.

L’infrastructure, bâtie sur une superficie de 3000 mètres carrés et équipée en mobiliers de bureau et de matériels informatiques pour un coût de 50 millions Fcfa, comprend les laboratoires de masse, de température, de volume, de pression et d’énergie électrique, deux bureaux pour techniciens, un bureau de réception et celui de livraison des équipements au rez-de-chaussée. Au premier et deuxième étage, on trouve les bureaux de l’administration, la salle de conférence et celle de documentation. Un parking couvert pour véhicules, une loge pour gardien et un groupe électrogène complètent l’édifice.
« Le choix du site n’est pas le fait du hasard », a souligné le ministre Abdel Karim Konaté. Il a précisé que cette situation géographique spécifique, éloignée des vibrations mécaniques, des interférences électriques et magnétiques et autres influences de toutes natures, a pour objet de garantir la précision des analyses. Ce laboratoire s’inscrit dans la dynamique enclenchée pour doter notre pays d’outils performants permettant à notre commerce et à notre industrie d’être au rendez-vous de la compétition nationale, régionale et internationale, cela, au moment où l’ouverture des marchés devient de plus en plus une exigence incontournable et impitoyable. Il permettra enfin de positionner notre pays sur les marchés mondiaux en brisant les obstacles qui se dressent au niveau des échanges commerciaux comme la baisse ou l’absence des droits de douane, les mesures sanitaires et phytosanitaires et autres obstacles techniques. Le ministre Konaté a remercié l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), à travers son Programme qualité UEMOA Phase II, et l’Institut allemand de métrologie pour leurs assistances constantes. Il a également remercié l’Agence de gestion des zones industrielles (AZI-SA) pour la mise à disposition du terrain.
Le ministre Konaté a rappelé que notre pays se dote, pour la première fois, d’un tel outil de commerce. Ce geste confirme la volonté du gouvernement d’assurer une meilleure protection des consommateurs.Le directeur national du commerce et de la concurrence, Modibo Kéita, a défini la métrologie comme la science des mesures. Ainsi, selon ses explications, ce nouveau joyau architectural financé par le budget national, permettra à sa structure de procéder à des contrôles de mesures et de poids qui seront étalonnés.
Le maire de la commune rurale de Mountougoula, Daouda Diarra, a saisi l’occasion pour indiquer que sa circonscription ne bénéficie d’aucune retombée financière ou économique de la présence de l’AZI-SA ou des unités industrielles qui sont installées. Cette situation est d’autant plus pénible pour les populations que ce sont leurs terres de culture qui ont été cédées afin d’aménager l’espace pour l’installation des unités industrielles. Les populations espéraient bénéficier des retombées financières en terme de paiement de taxes et d’emplois pour les jeunes. « Ce qui n’est pas encore le cas », a déploré l’édile.  Le ministre Konaté lui a donné l’assurance qu’il transmettra les doléances du maire à l’AZI-SA, aux promoteurs industriels et aux différents départements sectoriels afin que la commune rurale de Mountougoula puisse bénéficier de la présence de ces unités sur son terroir.
Il faut rappeler que la métrologie, dans ses trois dimensions scientifique, industrielle et légale, a toujours accompagné l’humanité dans son évolution et a contribué à son bien être en améliorant et sécurisant les performances économiques. En effet, des mesures archaïques de l’Antiquité aux systèmes sophistiqués d’aujourd’hui, les mesures et instruments de mesures restent des moyens précieux pour la sécurité de notre santé et de notre environnement. Ils constituent un outil pour la protection des consommateurs contre les abus et garantissent la sincérité et la loyauté des échanges commerciaux. Malgré ses avancées indéniables, la métrologie, pour le cas de notre pays, demeure à l’état embryonnaire favorisant ainsi toutes formes de pratiques déloyales ou frauduleuses dans les transactions commerciales.
L’instauration d’un commerce moderne, compétitif, plus exigeant en matière de qualité, de normes et de sécurité, ne saurait s’accommoder avec un système approximatif de métrologie. Conscient de cette faiblesse, le département a engagé des démarches contribuant à instituer  un système national de métrologie assorti de la création d’une Agence autonome de métrologie.
La cérémonie a eu lieu en présence des ministres de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mme Traoré Seynabou Diop, du Développement industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim, et du directeur national du Commerce et de la Concurrence entouré de ses proches collaborateurs.
M. COULIBALY

Source: essor