En dépit de la cabale médiatique, lancée contre lui depuis des mois par une certaine presse aux ordres, le Premier ministre, Dr Choguel Maïga a gagné son pari : une participation record du peuple malien aux
Assises Nationales sur la Refondation du Mali.
Dans cette interview qu’il nous accordée, le week-end dernier, il tire un bilan de ces assises, censées fixer un nouveau cap pour la Transition. Mais aussi, baliser le terrain pour l’avènement du « Mali Koura » que nos concitoyens appellent de tous leurs vœux. Entretien.
Comment se déroulent les Assises Nationales pour la Refondation du Mali ?
Par la grâce de Dieu, tout se déroule bien. Elles ont enregistré un record de participation. Avec, à la clé, la présence de personnalités, réputées comme des experts dans leur domaine. Cela traduit la confiance placée en nous par le peuple malien, qui souhaite une rupture de gouvernance avec les régimes précédents.
Pouvez-vous nous en dire plus sur les principales recommandations de ces Assises Nationales ?
C’est trop tôt pour moi d’en parler. Puisque les travaux se poursuivent. Et, pour l’heure, aucune recommandation n’a été formulée. Mais d’ores et déjà, on peut sans doute dire que les Assises Nationales sur la Refondation du Mali ont été un succès.
La classe « pourritique » y était-elle représentée ?
Elle était représentée au plus haut niveau. C’est pour moi, l’occasion de remercier les uns et les autres pour leur présence et leur participation de qualité.
Un mot à l’endroit des leaders politiques, qui ont décidé de boycotter ces assises ?
Je les remercie pour leur absence, qui a insufflé une nouvelle dynamique à ces Assises.
Votre ancien camarade de lutte, Issa Kaou est en prison pour des « propos subversifs contre les autorités de la Transition. Dans ses propos, il vous a même qualifié de « ministre de la rue ». Mieux sa libération, réclamée par le CNT, divise la magistrature. Qu’en pensez-vous ?
En tant que Premier ministre et leader politique, je me garde d’émettre un avis sur ce dossier sous main de justice.
Selon vous, pourquoi Issa Kaou Djim ne rate aucune occasion pour vous critiquer ?
Peut-être que je me suis refusé à certaines pratiques auxquelles il était habitué.
De quelle pratique voulez-vous parler ?
Celle qui consiste à leur glisser, de temps à autre, de grosses enveloppes ou de les affecter – eux et leurs proches – à des postes juteux. C’est, aussi, le cas de certains leaders politiques qui se disent opposés à la tenue de ces Assises Nationales.
La Transition sera-t-elle prorogée ?
C’est aux Maliens d’en décider en toute souveraineté. Et personne, ni aucun pays, ne nous imposera son agenda.
Même pas la CEDEAO ?
Même pas la CEDEAO. Je me répète : le Mali appartient aux Maliens et à personne d’autre. Et c’est à eux de décider ce que sera leur pays.
Et si demain, les chefs d’Etat de la CEDEAO sous la pression du président français, décident de prendre des sanctions économiques contre le Mali, comment réagissez-vous ?
Je sais que cette idée est au cœur de toutes les conversations aujourd’hui. Mais je veux rassurer nos concitoyens en leur disant que des sanctions économiques contre le Mali n’arrangent personne. Ni les pays de la CEDEAO, qui savent très bien combien de milliards ils reçoivent par mois du Mali, ni le Mali. Mais si d’aventure, des sanctions économiques sont prises contre le Mali, je veux rassurer nos concitoyens que nous prendrons toutes les dispositions pour y faire face. Certaines de ces dispositions sont, déjà, à l’étude. Car, nous ne voulons pas être pris au dépourvu.
L’ex-patron des Services de Renseignements maliens, le colonel-major Kassim Goïta et ses présumés complices ont été écroués pour « tentative de coup d’Etat ». Qu’en pensez-vous ?
Je n’en pense rien. Rien du tout. Comme je vous l’ai dit plus haut, en tant que chef du gouvernement, je me garde d’émettre un avis personnel sur un dossier, déjà, sous main de justice.
Alors, à bientôt, Le Mollah. J’ai été ravi, comme à chaque fois, de m’entretenir avec vous.
Propos recueillis par Le Mollah Omar
Source: Canard déchaîné