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Dr Choguel K. Maiga a l’issue de la réunion du comité stratégique du M5: ‘‘ le M5-RFP ne doit plus rester en marge de ce qui se passe ‘‘

Après une rencontre avec son autorité morale, le Comité stratégique du M5-RFP a tenu, ce 2 septembre 2020, une réunion au siège de la CMAS. Il était question de partager avec les membres du comité, le message de l’imam Dicko, concernant la conduite à tenir vis-à-vis du CNSP, les nouvelles autorités du pays. Si les malentendus, comme l’ont fait savoir les membres du M5 lors de leur dernière rencontre avec les militaires, avaient été dissipés, Choguel a fait savoir qu’à la date mercredi dernier, le mouvement n’était pas officiellement saisi sur l’organisation des assises programmées pour les 5 et 6 septembre.

 

Dr Choguel Kokalla MAIGA, président du CS/M5-RFP
Nous venons de terminer une réunion du Comité stratégique qui avait été précédé d’une rencontre avec notre autorité morale.
La première rencontre entre le Comité et l’imam DICKO avait pour objet d’enregistrer un message important que l’imam voulait adresser au comité stratégique et à l’ensemble des militants et sympathisant du M5-RFP. Le contenu du message, grosso-modo, est le suivant : le changement opéré le 18 août 2020 est l’aboutissement de la lutte héroïque du peuple malien porté par le M5-RFP pendant des mois. À partir de cet instant, le M5-RFP ne doit plus rester en marge de ce qui se passe.
Au départ, le M5-RFP avait fait preuve d’humilité, de retenue. Nous avions le choix entre deux attitudes : descendre dans la rue pendant des jours pour montrer que c’est notre victoire et par la même occasion, mettre la pression sur le CNSP. C’est ce qui se fait dans d’autres pays, c’était comme ça au Soudan. L’autre attitude était de nous dire qu’il est tellement évident, tellement clair, et surtout, les membres du CNSP l’ont dit, qu’ils viennent pour organiser une transition politique civile.
Et ils sont venus au rassemblement patriotique du 21 août, pour remercier le peuple malien, ils ont affirmé qu’ils ont parachevé la lutte qui était engagée par le M5-RFP.
À partir de cette analyse, la conclusion que nous avons tirée, qui parait comme une erreur pour certains, mais nous nous sommes convaincu que c’était la bonne démarche, c’était qu’on ne va pas leur mettre la pression. Il ne sert à rien, tout le monde sait au Mali, et à l’extérieur du Mali, et auprès de la communauté internationale, qui sont les véritables acteurs du changement. Nous avons estimé qu’il ne servait à rien de constituer des manifestations de rues, de mettre la pression sur le CNSP. On laisse le CNSP calmer le jeu, reprendre les esprits pour qu’on puisse se mettre à travailler. Malheureusement, les choses ne se sont pas passées ainsi.
Pendant que le M5-RFP, par scrupule, par culture, et surtout analyse de la situation, se dit, on ne va pas mettre la pression sur le CNSP, on attend que le CNSP calme le jeu et on va se rencontrer pour définir ensemble les grandes orientations de la transition, pour laquelle le changement a été opéré.
Et ensuite, naturellement, nous, nous avons dit dès le départ et le CNSP l’a porté, c’est que nous ne voulons pas d’exclusion. Vous savez, à chaque fois qu’il y a eu un changement de régime, souvent, les tenants de l’ancien régime, ont été exclus. Je pense que l’analyse a été faite que ça n’a pas été forcément un bon choix. Dans tous les cas, et le M5-RFP et le CNSP ne sont pas pour l’exclusion.
Mais, nous nous sommes dit que, tout compte fait, celui qui s’est battu pour le changement, pendant des mois, en risquant sa vie et sa liberté, en enregistrant même des morts ; et ceux qui étaient contre le changement, jusqu’au jour où il est devenu effectif, ou certains qui ont continué à exiger le retour de l’ancien président jusqu’au jour où la CEDEAO a pris acte de la démission ; entre donc, les premiers de ce dernier groupe, on n’avait pas besoin d’explication ou de harcèlement pour que le CNSP fasse la différence. C’est pour cela que nous nous sommes retenus.
Mais, nous avons constaté, à notre grande surprise, que le CNSP a été envahi par ceux qui ne voulaient pas du changement. Ou qui avaient contesté le changement même lorsqu’il a été réalisé, pour devenir les premiers interlocuteurs. Nous avons dit que, peut-être, il ne fallait pas faire ça. Mais qu’à cela ne tienne, nous avons eu deux rencontres fructueuses avec le CNSP. La première, c’est une réunion de prise de contact (le 26 août) et la deuxième, c’est récemment.
Donc, ces deux rencontres ont été des rencontres fructueuses. Nous attendons une troisième rencontre pour pouvoir échanger, voir dans quel point nous pouvons harmoniser nos positions en tant que forces du changement. Une fois les positions harmonisées, il va sans dire qu’il faut ouvrir le débat à tous les Maliens.
Cet intervalle a fait l’objet d’interprétations diverses. Surtout au niveau de la base du M5-RFP, de la cellule intermédiaire. Des gens sont dans un état de questionnement, au niveau des jeunes, on est un peu fâché.
Donc, la rencontre d’aujourd’hui avec l’imam, c’est d’appeler à l’apaisement. De continuer la même démarche. Nous avons dit par exemple, à certains qui sont dans les opérations de communication, nous n’allons même pas publier le document nous avons partagé avec le CNSP avant que nous échangeons là-dessus. Pour qu’on voit, qu’est-ce qui est convenable, qu’est qu’on peut accepter d’accord partie, qu’est qu’il faut ajuster. C’est après que nous allons communiquer. Toute cette démarche, c’était pour avoir des relations civilisées, productives, pertinentes, entre deux acteurs du changement qui sont, en quelque sorte, les deux poumons du même corps. Donc, l’imam a essentiellement fait passer le message qu’il ne faut pas s’asseoir et attendre dans la même posture qu’avant. Il faut aller vers le CNSP. À partir du moment où ils sont envahis par les autres, ils ont des opérations militaires qu’ils conduisent sur le terrain pour lesquelles nous les avons félicité.
Lorsque nous les avons rencontré, nous avons félicité ouvertement le CNSP pour le fait que les opérations militaires sur le terrain continuent avec succès ; des centaines et des centaines de terroristes ont été éliminés. Et les oiseaux de mauvais augure qui nous intimidaient, en disant que si le régime tombe, l’État malien et la chaine de commandement vont tomber, en ont eu pour leur compte. Nous avons félicité, en son temps, les officiers du CNSP, en son temps, pour ce travail.
Nous les avons aussi félicité pour le fait que le changement de régime a eu lieu sans effusion de sang. Avec tout le respect dû au rang des anciens dignitaires.
L’imam a apprécié cette façon de faire et nous a dit de ne pas rester pas à attendre le CNSP qui est envahi par d’autres. Ils sont occupés par d’autres fonctions pour maintenir les fonctions régaliennes de l’État. Donc, allez vers eux, discutez avec eux, n’allez pas dans une logique d’incompréhension que certains voulaient ériger en logique de confrontation.
Voilà les conseils qu’il a donnés. Et nous avons très bien apprécié ce message de sagesse. À l’issue de la rencontre, nous avons décidé de voir à nouveau l’imam pour lui dire que son message a été bien enregistré.
Et nous allons demander une séance de travail avec le CNSP pour voir ce qui peut être harmonisé entre nous. Je profite de l’occasion pour vous dire que nous n’en sommes pas officiellement informés pour le forum qui va se tenir le 5 septembre 2020.

Transcription libre

Source : INFO-MATIN

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