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Dossier 20 janvier : les confidences d’un officier du bataillon Waraba

A l’occasion de la fête de l’Armée qui sera célébrée ce lundi 20 janvier au Mali, un jeune militaire du bataillon Waraba (lion en bambara), le premier formé par l’EUTM témoigne. Le lieutenant Aldjouma

Militaire malien Kati

 

Le lieutenant Aldjouma Traoré (nom d’emprunt) revient, non sans esquiver certaines questions et répondre laconiquement d’autres, sur la formation, son passage à Aguel Hoc, les conditions de travail…Entretien.

Journaldumali.com : Pouvez-vous revenir succinctement sur la formation reçue dans le cadre de l’EUTM (Mission de formation de l’Union européenne au Mali) ? 

Aldjouma Traoré : Nous avons suivi deux mois et demi de formation à Koulikoro avec l’EUTM. Pendant la formation, nous avons fait d’abord trois semaines de formation en tronc commun sans distinction de corps ou d’arme. Celle-ci était axée sur l’infanterie qui concerne les combats au sol. Après cette phase, c’était la spécialisation. Chaque militaire devait recevoir des notions approfondies dans son domaine précis. Il s’agit des corps ou armes comme l’Artillerie, l’Armée de l’air, le Génie, l’infanterie, les Blindés … Naturellement la formation s’est achevée avec le test pour jauger la capacité de maîtrise et d’assimilation des uns et des autres par rapport aux enseignements reçus. Après la formation à Gao, on a bénéficié d’un congé de dix jours à l’issue duquel on a mis le cap sur Gao où se trouve le Poste de commandent(PC). Dans la cité des Askia, on a passé deux semaines pendant lesquelles nous avons suivi une journée de formation en Droit international humanitaire (DIH). Cette formation était d’autant plus importante qu’elle nous a permis de gérer la situation sur le terrain avec beaucoup de sang-froid et de professionnalisme.

Comment était organisé le bataillon Waraba sur le terrain après
la formation ? 

Le bataillon Waraba a été scindé en trois compagnies. La compagnie Babemba a été déployée à Anéfis à une centaine de kilomètres de Kidal, la compagnie Soundjata à Tessalit. Quant à la compagnie Da Monzon, à laquelle j’appartenais, elle a été déployée à Aguel’Hoc toujours dans la région de Kidal.

Comment s’est passée votre entrée à Aguel’Hoc 

On est rentrée à Aguel’Hoc le 27 juillet 2013, soit la veille du premier tour de l’élection présidentielle. Notre entrée à Aguel’Hoc a été mouvementée. En effet, on a essuyé des jets de pierres et des cris hostiles au Mali de la part des enfants et des femmes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) dont il arborait le drapeau. Il y avait même des gens en armes sur le toit de certaines maisons. Grâce à la formation en DIH, nous avons fait preuve de professionnalisme et de flegme avant d’aller nous installer à l’IFM (Institut de formation des maîtres). Je dois préciser qu’une partie de la population soutenait le Mali.

En quoi consistait réellement votre mission à Aguel’Hoc ? 

Notre présence dans la zone procédait de la volonté des autorités de réussir l’organisation du scrutin. C’était la première phase de notre mission qui a été du reste une réussite. La deuxième phase était celle de la stabilisation. Dans ce cadre, en plus des patrouilles côtés des forces Serval et de la Minusma, on a procédé à ce qu’on pourrait appeler une campagne de d’information et de sensibilisation sur les raisons de notre présence. Nos cibles étaient d’abord les notables et les responsables politiques, ensuite les enfants et les femmes manipulées par des éléments du MNLA. Nous avons même organisé de dons en vivres et fournitures scolaires, et aidé à la reprise néanmoins timide des cours à l’école.

Quelles étaient les conditions de travail ? 

Sans entrer dans les détails, je dirai que les conditions étaient globalement bonnes. On se sentait plutôt bien à l’IFM malgré les stigmates de sa destruction pendant l’occupation, on mangeait bien et on avait bien accès à l’eau pour nos besoins, bref on se ne se plaignait pas trop. Le moral était au beau fixe jusqu’à notre retour le 26 décembre 2013 après l’arrivée des éléments du GTIA Sigui qui a pris la relève.

Et si on vous disait de juger la mission ? 

Sans prétention aucune, je dirai qu’elle a été une réussite. Nous avons pu contribuer à la bonne organisation des élections et à stabiliser Aguel’Hoc, c’est à dire nos deux principales missions. D’ailleurs une bonne partie de la population a sympathisé avec nous. Beaucoup ont reconnu que les patrouilles menées ont permis de diminuer considérablement les exactions dont les populations étaient victimes dans les environs.

Que représente pour vous la fête de l’armée célébrée ce lundi 20 janvier 

C’est un grand jour pour l’armée malienne qui se remet vaillamment des difficultés traversées pour assurer la défense de l’intégrité territoriale du pays. La fête de l’armée est l’occasion pour moi de rendre hommage à tous les militaires maliens pour leur esprit de sacrifice pour le pays et d’avoir une pensée pieuse à nos vaillants frères d’arme tombés sur le champ de l’honneur. Je profite de l’occasion pour appeler les Maliens à soutenir leur armée.

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