Le président américain Donald Trump doit retrouver samedi ses plus fervents partisans lors d’un rassemblement aux allures de meeting de campagne en Pennsylvanie, pour célébrer les 100 premiers jours d’une présidence marquée par de nombreux revers.
“Nous faisons beaucoup de choses”
Mais son décret le plus retentissant, visant à interdire l’entrée de ressortissants de plusieurs pays à majorité musulmane, a été bloqué par deux fois par la justice. Cela ne l’empêche pas de décrire son début de mandat comme un succès. “Je pense que personne n’a fait ce que nous avons été capables de réaliser en 100 jours, nous sommes très heureux”, a-t-il déclaré vendredi aux journalistes. “Nous faisons beaucoup de choses”, a-t-il ajouté tout en décrivant ce cap symbolique de 100 jours comme un “standard sans importance”.
Dans un message vidéo diffusé vendredi soir par la Maison Blanche, M. Trump estime pourtant que “les 100 premiers jours de mon administration ont tout simplement été les plus couronnés de succès de toute l’histoire de notre pays”. Le milliardaire républicain de 70 ans a reconnu à plusieurs reprises que la fonction présidentielle était plus difficile qu’il ne l’imaginait.
Comme pour échapper aux pressions du Bureau ovale, il a prévu de retrouver samedi soir des partisans à Harrisburg, en Pennsylvanie, l’un des États qui lui a permis de l’emporter en novembre. Une façon aussi sans doute d’oublier, temporairement, les critiques sur son inexpérience et ses difficultés à inspirer respect et confiance, aussi bien aux États-Unis qu’à l’étranger. Symbolique aussi car, au même moment, se tiendra à Washington le dîner de l’Association des correspondants de la Maison Blanche. Un rendez-vous traditionnel pour les présidents américains qu’il a décidé de boycotter, marquant ainsi son mépris des médias. “Il ne s’agit pas seulement du dîner des correspondants”, a défendu son porte-parole Sean Spicer. “Il s’agit d’une opportunité pour lui de s’adresser aux électeurs qui l’ont élu, de parler de ce qu’il a pu accomplir au cours des 100 premiers jours”.
“Président le moins populaire”
A ce stade de sa présidence, M. Trump est le président américain le moins populaire de l’histoire moderne dans les sondages, même s’il bénéficie du soutien sans faille de sa base électorale. L’opposition démocrate, elle, jubile et décrivait vendredi le début de son mandat comme un désastre, une période d’instabilité grandissante, d’échecs législatifs et de promesses non tenues. “Budget: F. Création d’emplois: F. Assécher le marigot: F. Santé: F”, a lancé la chef démocrate à la Chambre des représentants Nancy Pelosi, reprenant les plus mauvaises notes du système scolaire américain. Les républicains se félicitent de leur côté d’une victoire: la nomination du juge conservateur Neil Gorsuch à la Cour suprême des États-Unis.
Signaux inquiétants
Quelques signaux viennent cependant ternir l’enthousiasme dans le camp présidentiel. A commencer par l’annonce vendredi du chiffre de croissance de l’économie américaine le plus médiocre depuis trois ans, au premier trimestre 2017. S’ajoute aussi le dossier des accusations d’ingérence russe pendant la campagne, qui empoisonne la présidence Trump. Le Congrès et le FBI ont lancé des enquêtes distinctes sur d’éventuelles collusions entre l’entourage du milliardaire et des responsables russes, démenties par le président américain.
La Maison Blanche doit également faire face à une poussée de fièvre avec la Corée du Nord. Donald Trump a averti jeudi de la “possibilité” d’aboutir à un conflit majeur avec Pyongyang si le régime ne mettait pas un terme à ses programmes balistique et nucléaire. Il mise sur la menace d’une intervention militaire et les pressions de la Chine pour faire plier le régime nord-coréen. Des menaces jusqu’ici sans effet puisque la Corée du Nord a procédé à un nouveau tir, raté, de missile balistique, provoquant une réaction outrée vendredi soir du président américain, sur son compte Twitter.