Les valeurs fondamentales de la religion musulmane font l’objet de rappels détaillés tout au long du mois sacré de jeûne.
Au sortir de cette période, un accent particulier est porté sur les différents aspects de la solidarité qu’elle recouvre. L’évocation de l’une des recommandations essentielles concernant l’aumône de la rupture du jeûne, s’élargit ainsi à la pratique souhaitée des actes de solidarité et de bienfaisance dans les communautés musulmanes. Les êtres humains partageant les mêmes réalités sous les mêmes latitudes, sont loin cependant de disposer des mêmes moyens pour y faire face.
Lorsque d’aucuns estiment qu’ils en sont réduits à se contenter du strict minimum, leur condition apparaît à d’autres comme un luxe inespéré. Le trait d’union entre eux, bien qu’ils soient aux extrêmes de l’échelle sociale, demeure la reconnaissance et la soumission à la volonté du Créateur unique.
Dans cette communauté, dont toutes les couches sociales se réclament de la dernière religion révélée, il est une recommandation essentielle, la nécessité de maintenir vivant l’esprit de solidarité et le besoin de concrétiser la dynamique de la charité. Dans ce cadre, il a été institutionnalisé dans l’islam, dès l’aube des Révélations, le paiement annuel d’un droit en nature ou en espèces au profit des nécessiteux.
En s’acquittant de ce devoir, le fidèle se préserve du sort des damnés et s’élève dans la catégorie de l’homme pieux « qui donne de ses biens pour les purifier ». (92:18) Les exégètes, se référant à ce sens premier de la prescription de l’aumône, soulignent que son accomplissement équivaut à un « sacrifice qui enlève l’aspect maléfique de ce qui est trop quantitatif dans les possessions terrestres de l’homme ».
Les objectifs de solidarité de cette prescription, l’un des piliers de l’islam, sont signifiés dans le Texte sacré. « Les aumônes sont destinées aux pauvres et aux nécessiteux, à ceux qui sont chargés de les recueillir et de les répartir, à ceux dont les cœurs sont à rallier pour servir la cause de l’islam, aux captifs pour qu’ils rachètent leur liberté, à ceux des musulmans acculés à des dettes pressantes, au voyageur démuni ». (9:60).
Au-delà de l’observance de cette prescription, le geste volontaire de bienfaisance est donné pour une constante dans les communautés musulmanes, symbolisant le souci du fidèle pour son prochain. En soulignant que les musulmans ont besoin les uns des autres dans leurs affaires religieuses et profanes, les oulémas incluent dans cette dynamique l’instruction donnée à l’ignorant, le secours apportée au sinistré, l’assistance à la victime d’une injustice…
Les appels en ce sens sont multiples dans le Saint Coran : « Si vous faites au Très Haut un prêt sincère, il le multipliera pour vous et vous pardonnera. Il est très reconnaissant et indulgent » (64:17). Ces exhortations aux largesses ne constituent pas cependant une incitation à la mendicité pour le fidèle musulman. Les exégètes rapportent à cet effet les propos du Messager (PSL) selon lesquels « il vaut mieux pour le musulman, de prendre une corde et d’aller transporter des bûches sur son dos, que d’aller chercher un homme pour lui demander une assistance, sans tenir compte du fait que ce dernier peut lui donner ou lui refuser ».
A. K. CISSé
Source: essor